Dans certains endroits, on s’inquiète du surtourisme. Pourtant, en Corse, entre chaleur et inflation, la fréquentation est au plus bas. L’ïle de Beauté n’attire plus autant. Les professionnels tirent la sonnette d’alarme.
La Corse victime de l'inflation ?
Le mois de juillet s’achève : quel est le bilan ? "Je préside le GHR Corsica, affilié à l’hôtellerie et restauration de France. Nous avons vu une baisse générale sur la Corse, confirme César Filippi, hôtelier à Porto Veccio. Bien sûr, l’inflation y est pour beaucoup. Le pouvoir d’achat pour les vacances a considérablement baissé. La Corse est touchée parce que l’on ne peut pas y venir à pied ou à la nage : il faut prendre l’avion ou le bateau, et les tarifs ont augmenté. Vous avez votre voiture, vous allez en Bretagne en 3 heures de route."
Le tourisme représente 39% du PIB en Corse. "Nous constatons la baisse auprès des professionnels. Mais la Corse a le plus fort taux de para-hôtellerie. Le tourisme, du camping à l’hôtel 5 étoiles, c’est 180.000 lits. La para-hôtellerie, dont AirBnB n’est que la partie visible de l’iceberg, représente 600.000 lits. En situation de crise, il y a ceux qui louent sans taxe ni rien et peuvent baisser les prix de moitié, ce que les professionnels ne peuvent pas faire."
🔴 Corse : une saison catastrophique pour le tourisme
🗣️Cesar Filippi "Il y a une baisse de la fréquentation. L’#inflation y est pour beaucoup, mais il y a aussi eu une mauvaise communication de l'agence de tourisme, qui annonçait une surfréquentation"
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— Sud Radio (@SudRadio) July 28, 2023
Une mauvaise communication
"C’est une concurrence déloyale dans des proportions énormes, estime César Filippi, hôtelier à Porto Veccio. Chez nous, il y a de très belles locations. Cela va du studio à la villa de luxe avec tous les services. Cela porte un tort considérable. Nous n’avons pas été entendus. Depuis 40 ans, j’ai été reçu six fois à Bercy, il n’y a pas de décision. On le ressent plus quand il y a un problème de fréquentation."
Cette année, "des hôtels refusant d’ordinaire le double de leur capacité en août sont à 50% de réservation. C’est sans précédent. Il y a eu une mauvaise communication de la part de l’agence du tourisme. Il y avait une surfréquentation sur les périodes de fête. On régule le tourisme par l’offre, pas en disant ne venez plus en juillet et en août. Je ne dis pas que c’est la cause majeure, mais cela y a contribué."
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