La saison de la cerise s'annonce bien pour Sébastien Peradoux, 30 ans. Il possède 35 hectares d'arbres fruitiers au dessus de Moissac. Et sans aides européennes, pour lui, impossible de vivre: "On aimerait bien vivre sans perfusion, mais malheureusement on a tellement de charges en France que, sans ça, on ne couvre pas nos charges."
Une PAC revue à la baisse?
Ces élections sont cruciales pour le monde agricole. La réforme de la prochaine PAC pour la période 2021-2027 sera discutée par le prochain parlement. Brexit oblige, elle devrait subir un sérieux coup de rabot: 15% de son budget en moins. Impensable pour le jeune exploitant. "Il en va de l'équilibre alimentaire au niveau de la production du pays. On va regarder de près ce qui va se dire et se faire."
"On n'a pas harmonisé les modes de production, les salaires, les normes"
À l'autre bout du Tarn-et-Garonne, à Montricoux, Paul Savignac, président départemental des Jeunes agriculteurs, cultive 70 hectares de céréales bio. Pour lui, la PAC n'a de commune que le nom. "Le maïs que vous voyez, c'est pas de l'OGM, je peux vous le certifier", lance t-il, en désignant ses cultures. "Dans certains pays, les OGM sont autorisés, ils peuvent traiter au glyphosate. Ils ont moins de problèmes d'herbes, de meilleurs rendements... Entre pays de l'Union européenne, on n'est pas à égalité." Ces deux jeunes agriculteurs iront voter le 26 mai prochain, malgré le doute qui commence à s'installer.
Pour Sébastien Peradoux, jeune arboriculteur à Moissac, l'Europe n'est ni commune, ni protectrice. "On n'a pas harmonisé les modes de production ni les salaires, ni les normes sociales et environnementales. Les pays voisins ne respectent pas nos standards"