Face au silence du gouvernement, des médecins étrangers exerçant en France mais ayant obtenu leur diplôme à l’étranger sont en grève de la faim. Des médecins mal payés et mal considérés.
Médecins : des salaires variant du simple au double
"Les salaires sont disparates selon les statuts, explique le Dr Abdelhalim Bensaidi, diabétologue à Nanterre (Hauts-de-Seine) et vice-président de l’association IPADECC (Intégration Praticiens à diplôme étranger engagés contre la crise). Je gagne 2000 euros par mois et je fais exactement le même travail que mes collègues français qui eux gagnent 5000 euros."
Pourquoi une telle différence ? "Le diplôme obtenu à l’étranger n’est pas reconnu, et l’on nous demande de passer un concours. Puis le jury supprime 20% des postes en estimant être souverain et que les notes n’étaient pas satisfaisantes. Il y a une inéquité entre les différentes spécialités. Certains sont reçus avec 8/20 de moyenne, et nous sommes recalés avec 11 à 14 de moyenne."
Les médecins étrangers en grève de la faim : "On ne nous considère pas comme des médecins à part entière, mais on nous donne des tâches à responsabilité, en formant les jeunes médecins français" déclare le Dr Abdelhalim Bensaidi #GrandMatinhttps://t.co/KOZ4VYogpu pic.twitter.com/d0supD6Cs1
— Sud Radio (@SudRadio) March 12, 2025
Modifier la législation
"Malgré tout, on exerce. J’ai un panel de patients, je fais de l’hospitalisation. Le salaire n’est pas notre seule revendication. Ce que nous voulons, c’est une autorisation pérenne d’exercer, d’être inscrits au Conseil de l’Ordre, de continuer à cotiser pour nos retraites. Aujourd’hui, nous sommes lésés par le système." Combien de médecins étrangers exercent-ils en France ? "Il n’y a pas de vrai recensement. Nous sommes un millier dans notre association, mais nous estimons que 4000 à 5000 ne sont pas régularisés. Dont la plupart sont naturalisés français."
Que répond le gouvernement ? "À chaque fois, on nous dit que la législation ne permet pas de nous régulariser, regrette le le Dr Abdelhalim Bensaidi. Nous avons passé le concours, nous exerçons en France. Nous avons prouvé nos compétences sur le terrain et voulons entamer nos deux ans de stage avant de rejoindre le Conseil de l’Ordre."
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