Les salariés de Whirlpool n'ont pas abandonné le combat. Une soixantaine d'entre eux bloquent, depuis ce lundi matin, l'entrée poids lourd et la production du site d'Amiens, promis à la fermeture avec le projet de délocalisation de la production en Pologne du géant américain.
Cette action intervient exactement trois mois après l'annonce de la décision de Whirlpool de délocaliser la production. L'usine picarde, qui produit des sèche-linges, doit fermer ses portes en juin 2018.
"Voilà trois mois, jour pour jour, que les négociations du plan de sauvegarde de l'emploi ont débuté et, depuis, que du blabla, a regretté Frédéric Chanterelle, délégué CFDT. C'est pourquoi nous sommes là aujourd'hui. Depuis la manifestation à la Défense, nous n'avons eu aucun contact avec la direction."
La semaine dernière, les salariés de Whirlpool d'Amiens manifestaient en effet à la Défense, devant le siège français de Whirlpool. "La grève se poursuivra jusqu'à de nouvelles négociations avec la direction", a prévenu Frédéric Chanterelle.
La direction de Whirlpool a réagit à ce blocage auprès de nos confrères de l'AFP, indiquant ne pas "comprendre l'émotion des salariés" et appelant "à ce que la grève prenne fin afin qu'un dialogue social apaisé et constructif puisse reprendre".
De son côté, le Gouvernement travaille à une éventuelle reprise du site, qui emploie 290 salariés, sans compter 250 intérimaires employés quasiment en permanence et une centaine de salariés du sous-traitant Prima. Emmanuel Macron, qui est originaire d'Amiens, avait promis de se rendre sur les lieux entre les deux tours de l'élection, qu'il soit qualifié ou non pour le second tour.