C’est un sujet qui donne la migraine aux politiques : le Doliprane. L’État va finalement devenir actionnaire de la société le fabriquant, qui passe sous contrôle américain.
Doliprane : "Sanofi gardait 50% de l'entreprise"
Pourquoi rester présent dans cet actionnariat ? "Au moment où l’on a 3 200 milliards de dettes et que l’on demande des efforts, que l’État investisse dans une entreprise qui marche bien paraît un peu extraordinaire, analyse Marc Ivaldi, professeur à la Toulouse School of Economics, spécialiste d’économie industrielle. Comme disent les agriculteurs, on marche sur la tête. On est en train de subventionner une entreprise qui n’a pas besoin d’argent. Ou alors un fonds d’investissement américain. Cela n’a pas de sens."
Les responsables politiques affirment vouloir garder un certain contrôle national sur la production de Doliprane. "Sanofi gardait 50% de l’entreprise dans la formule originelle. Ce risque était faible, car cela rapporte beaucoup d’argent. Il n’y avait à mon avis aucun risque majeur : le fonds américain veut juste récupérer des dividendes."
L'État devient actionnaire du fabricant du Doliprane : "Alors qu'on a un énorme trou budgétaire ? On marche sur la tête ! On est en train de subventionner une entreprise, ou un fonds américain, qui n'a pas besoin d'argent" dénonce @marcivaldi #GrandMatinhttps://t.co/ljaPZg2BtW pic.twitter.com/9Edp0fgsMC
— Sud Radio (@SudRadio) October 21, 2024
"Aucun enjeu stratégique"
"D’autre part, ce n’est pas une entreprise stratégique, rappelle Marc Ivaldi, professeur à la Toulouse School of Economics. Ce qui l’est dans le Doliprane, c’est le paracétamol. Il est actuellement produit en Chine et l’on est en train de construire une usine en France pour le produire. Il n’y a aucun enjeu stratégique dans cette affaire."
Cette usine portée par une start-up verra le jour l’an prochain à Toulouse pour garantir cette souveraineté pharmaceutique. "Ce qui est important pour l’État serait de financer la recherche future : les médicaments contre le cancer, les maladies immunologiques, qui coûtent très cher en R&D." Est-ce seulement un symbole politique ? "Faites votre travail de journaliste, c’est clairement politique. Ceux qui disent qu’il ne faut pas financer les entreprises appellent à mettre de l’argent dans une entreprise qui marche."
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