Le Traité transatlantique, actuellement négocié entre l'Union Européenne et les Etats-Unis, provoque de nombreuses inquiétudes au sein de la population. "C'est un accord commercial qui a été lancé il y a bientôt 2 ans. Au-delà de la réduction des tarifs douaniers, l'objet traditionnel de ces négociations, celui-ci ambitionne d'opérer un rapprochement des normes et standards entre l'Europe et les USA", a expliqué Elvire Fabry, chercheuse senior à l'Institut Jacques Delors, invitée de Sud Radio. Elle ajoute que, côté européen, "on a approché cette négociation avec une vision inquiète, défaitiste. On imagine de grosses entreprises américaines qui viennent s'installer sur le marché européen. L'UE et les USA sont deux gros marchés. C'est plus secteur par secteur que les Américains et les Européens ont des intérêts à défendre. L'UE, dans l'automobile et le secteur pharmaceutique notamment, pourrait gagner des parts de marché importantes, et la réciproque est vraie."Pour elle, ces inquiétudes sont principalement dues au manque de pédagogie qui a accompagné l'ouverture des négociations : "L'UE a mis du temps à y répondre. Sur la question des OGM, de ce qui est interdit actuellement sur les marchés européens, la commissaire a précisé que ce qui était interdit hier ne sera pas autorisé demain. Le rapprochement des normes ne sera mis en place que lorsqu'on estime qu'il y a un niveau de précaution équivalent."Elvire Fabry ajoute que la signature de ce Traité pourrait ne pas intervenir avant plusieurs années : "Les chefs d'Etat et de Gouvernement ont appelé à ce que la négociation soit rapide. C'est improbable. (...) La négociation va être longue et pourrait aller au-delà de 2017. Il s'agit de voir si on aboutit à un accord. Les négociateurs confrontent leurs positions et ne lâcheront rien tant qu'ils ne tiennent pas leurs objectifs."
E. Fabry: "Les négociations du TAFTA pourraient aller au-delà de 2017"
Par Jérémy Jeantet
Les négociations du traité transatlantique entre l'Union Européenne et les Etats-Unis sont en cours et suscitent beaucoup de critiques. Pour Elvire Fabry, chercheuse senior à l'Institut Jacques Delors, elles pourraient durer pendant encore quelques années.