Demain, verra-t-on des panneaux photovoltaïques dans les champs ? C'est notamment prévu dans la loi sur l’accélération des énergies renouvelables qui arrive à l’Assemblée Nationale.
L’agrivoltaïsme, des cultures et des panneaux photovoltaïques
Non, les panneaux solaires n’empêchent pas les cultures. "L’agrivoltaïsme, c’est l’art de combiner des panneaux photovoltaïques au-dessus de plantations et d'élevages, de façon à apporter des bénéfices directs sans réduire la production, sans créer de conflits d’usage", résume Antoine Nogier, président de l'association France Agrivoltaïsme. À quelle hauteur ? "Au-dessus des cultures, on va vraiment aller à 4 ou 5 mètres pour laisser passer tous les engins. Au-dessus de élevages, on va être un peu moins haut."
Mais cela ne stoppe-t-il pas le soleil et la pluie ? "C’est absolument cela le sujet. Le soleil est le même pour les panneaux et la photosynthèse, mais vous ne pouvez pas le capter deux fois. En revanche, on peut arriver à mettre en place des systèmes symbiotiques qui tantôt captent le soleil pour la production d’électricité quand la plante ou l’animal n’en a pas besoin, ou laissent passer le rayonnement. Pour les cultures, on va faire des systèmes mobiles qui vont s’effacer et laisser passer le rayonnement, des systèmes espacés pour l’élevage. En cas de pluie, on peut programmer les panneaux pour laisser passer l’eau."
🔴 Projet de loi sur l'accélération des énergies renouvelables : le gouvernement veut encourager le développement de l'#agrivoltaïsme
🎙️L'agrivoltaïsme, c'est quoi ? Antoine Nogier, Président de France Agrivoltaïsme, vous explique
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— Sud Radio (@SudRadio) January 10, 2023
Productivité et électricité
Le concept d'agrivoltaïsme en est encore au tout début en la matière en France. "Mais le potentiel est très important, souligne Antoine Nogier. Le changement climatique demande de nouveaux moyens de protection climatique pour l’ensemble des systèmes agricoles. Il y a des besoins considérables de nouvelles formes de protection de l’agriculture. On arrive par exemple à ralentir la maturation du raisin, à le protéger contre le gel et à mieux maîtriser la qualité..."
Qui investit ? Des sociétés ou des agriculteurs ? "Les deux peuvent le faire. On essaie d’encourager le fait que ce soit des agriculteurs qui soient les porteurs de ces projets, avant tout agricoles. C’est avant tout un outil agricole. Après, ils peuvent faire appel à des énergéticiens pour investir à leurs côtés. C’est l’agriculteur qui est le maître de son destin et de son projet." Combien cela coûte-t-il ? "Entre 500 et 800.000 euros l’hectare. Les banques permettent d’emprunter, mais il restera 150.000 euros de fonds propres à mettre. C’est un investissement considérable mais rentable, car cela va fournir de l’électricité et réduire les pertes, la consommation d’eau, et augmenter la productivité agricole."
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