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Entreprise et seniors : "Le but du jeu, ce n’est pas d’y gagner de l’argent"

Par Jean Baptiste Giraud

Une entreprise de Laval emploie majoritairement des seniors, une décision de son jeune patron, Maxence Laze, 22 ans, et liée l'histoire de sa mère.

entreprise seniors maxence laze
Maxence Laze, 22 ans, entrepreneur, interrogé sur Sud Radio.

Maxence Laze, 22 ans, est artisan-peintre à Laval, en Mayenne. Il a décidé, pour son entreprise, de n’employer que des seniors. "C’est parti de ma maman", explique-t-il.

Projet d'entreprise : "Les banques n’ont pas voulu"

"Au tout début, c’est ma maman qui était concernée et qui après un cancer n’a pas réussi à retrouver du travail". Et c’est à ce moment-là que le jeune entrepreneur a pensé à "prendre le problème à l’envers". Il a donc racheté une entreprise pour pouvoir embaucher sa mère. Une aventure commencée il y a plus d’un an.

L’opération n’a pas été simple, admet Maxence Laze. "Les banques n’ont pas voulu. Il a fallu qu’on s’entoure, grâce à des assurances, des systèmes intermédiaires, qui nous assuraient finalement le crédit qu’on allait faire à la banque, pour que la banque accepte."

 

Embaucher "des personnes qui arrivent dans des âges compliqués pour l’emploi"

Lorsqu’il a fallu embaucher de la main d’oeuvre, c’est vers des profils plus âgés qu’il s’est tourné. Il cherchait avec sa mère "sur Pôle Emploi ce qu’il y avait comme profil". Et les deux ont pensé de suivre le principe premier, soit embaucher "des personnes qui arrivent dans des âges compliqués pour l’emploi". "On est restés sur ce principe là, ma foi, et ça fonctionne."

Aujourd’hui, l’entreprise compte deux personnes dites seniors, "qui ont plus de 50 ans". En plus de sa mère "reconnue RQTH", soit travailleur handicapé, ainsi qu’une apprentie "qui apprend super bien grâce à l’expérience des anciens". Ainsi qu’un autre apprenti, "par le biais de Pôle emploi", détaille Maxence Laze. "C’est de la réinsertion."

 

"Le but du jeu, ce n’est pas d’y gagner de l’argent"

La question reste l’organisation du travail dans le BTP pour des personnes âgées. "On ne donne pas de temps, on n’oblige à rien, on donne plusieurs tâches". Mais il souligne surtout avoir fait "de grosses dépenses cette année pour pouvoir acheter du matériel qui aide, finalement, tout le monde".

Le message qu’on peut travailler après des difficultés, en mixité entre les âges, Maxence Laze n’avait pas forcément l’intention de le passer. "C’est par le biais des médias" qui se sont intéressés à son aventure qu’il s’est rendu compte de l’originalité de la démarche. "C’est vrai que dans les entreprises aujourd’hui c’est pas du tout comme ça que ça fonctionne." Il tient toutefois à le dire : "ce système-là, d’extrêmes anciens et d’extrêmes jeunes, ensemble, fonctionne".

Niveau comptes, l’entreprise s’y retrouve. Mais Maxence Laze a surtout une vue différente. "Le but du jeu, ce n’est pas d’y gagner de l’argent" mais que l’entreprise tourne. Il déclare être salarié de son entreprise, malgré qu’il en soit le patron, et toucher "le même salaire" que les autres. Le "but principal" c’est que tout le monde puisse travailler. "Et on restera, finalement, sur cette base-là."

 

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