Devant l’entrée de l’usine PSA, Lino, en bleu de travail, cigarette à la main, est un peu abasourdi : "On est bien ici. J’aime la maintenance, c’est mon moteur."
Mais depuis plusieurs mois, les machines tournent au ralenti. La fermeture de l’usine est programmée pour 2021 : "On était habitués au bruit et là, c’est un peu plus calme… C’est cafardeux. Une usine qui ferme, ce n’est pas joli."
L’État rachète le site de l’usine PSA de Saint-Ouen pour construire le futur hôpital Nord-Paris. Bruno est délégué FO : "Ils nous ont précisé que mi-2021, l’usine devait être vide. Plus rien à l’intérieur, simplement les murs et le toit."
Difficile, pour l’instant, pour les 324 salariés de se projeter. Une structure a été mise en place pour les aider à trouver un nouvel emploi mais Souad dénonce des pressions : "Tout le monde vient te voir ‘Tu ne veux pas partir ? Il y a des choses bien, des offres...’ Mais on veut rester dans le groupe. Vu l’engagement, les sacrifices, on a donné pour PSA."
L’usine PSA la plus proche est à Poissy, à une trentaine de kilomètres, mais elle risque d’être saturée. Yannick, délégué CGT, demande des garanties : "Il nous faut des dédommagements. Eux, ils vont y gagner et nous, on n’y gagne rien. On aurait juste le droit d’avoir un boulot… Les patrons veulent nous mettre dans la tête que si on a un boulot, c’est déjà ça ! On n’a pas à y laisser un centime de notre poche."
Le compte à rebours est lancé. PSA a deux ans pour proposer des solutions à ses salariés.
Un reportage de Clément Bargain