Que se passe-t-il en France ? La gastronomie française fait face à la montée en puissance des cuisines étrangères. Un plan de soutien est lancé par la ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, Olivia Grégoire, entre un centre d’entraînement pour les jeunes talents français et la création d’une fédération des métiers de la haute gastronomie.
Une gastronomie bling bling
"Je ne pense pas que la gastronomie française soit distancée, réagit Xavier Denamur, restaurateur, co-auteur de Denamur sur le grill (2017 ; Court Circuit). Elle a une image au niveau mondial. Mais quand on en parle, on parle de bistrots, de restaurants, de produits de l’agriculture… Ce que fait Olivier Grégoire, c’est surtout de la communication : on parle d’une dizaine de chefs surétoilés au Moyen-Orient ou à Macao. On ne parle pas aux Français, aux 100 millions de touristes qui vont venir en France."
"Pierre Gagnaire ouvre un Fouquet’s à Dubai : c’est de la restauration bling bling. La vraie restauration, ce n’est pas cela. C’est très bien qu’il y en ait, cela a une belle image. Mais, ça ne correspond pas à la réalité. On nous compare avec le Danemark, où est le meilleur chef du monde : on n’y mange pas très bien. En Angleterre, il y a les meilleurs cocktails : cela ne casse pas des briques. La plupart du temps, il faut vraiment avoir beaucoup d’argent pour manger."
La France promeut un plan pour soutenir sa haute gastronomie : "@oliviagregoire fait de la communication ! On parle de haute gastronomie alors que des français sont dans la précarité alimentaire… C'est du foutage de gueule !" selon @xdenamur #GrandMatin https://t.co/0sNUJ6FXZD pic.twitter.com/ZDrEYNQPb5
— Sud Radio (@SudRadio) April 15, 2024
"On ne fait que de la com’"
"Il faut savoir que Mme Grégoire, la semaine précédente, a arrêté l’idée de savoir ce que l’on mange dans ce pays, rappelle Xavier Denamur, auteur de Et si on se mettait enfin à table (2015, Calmann-Levy). Un plan « non fait maison » devait faire que les plats industriels servis dans la restauration française devaient être signalés. Mais les lobbies ont agi et dit qu’il ne fallait pas trop stigmatiser les restaurateurs. On ne fait que de la com’. On parle de haute gastronomie à des Français dont dix millions souffrent de précarité alimentaire. C’est un peu du foutage du gueule !"
"On va aider dix restaurateurs à s’implanter en Arabie saoudite… On devrait s’occuper réellement de la restauration en France. En aidant les restaurateurs à payer moins de charges, à trouver des salariés plus facilement. Plus de 40 millions de personnes vont visiter l’Ile-de-France avec les JO. Les petits plans de com’ vont se fracasser contre la réalité. On aurait pu être les premiers à avoir de la transparence sur la table. En franchissant la porte, on ne sait pas sur quoi on va tomber."
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