Alors que se tenait dans le même temps à Paris une réunion de crise à laquelle ont participé le ministre de l'Économie, les constructeurs et clients de GM&S ainsi que les syndicats, des salariés de l'équipementier automobile ont fait part de leur colère ce mercredi, constatant que leurs revendications n'étaient pour l'instant pas évoquées à la table des négociations.
Plusieurs de ces ouvriers ont ainsi allumé des feux, à l'aide de palettes, de pneus mais aussi de cartons amassés dans des chariots sur le site de l'usine de La Souterraine, commune située dans la Creuse. Une épaisse fumée noire était visible en soirée aux abords du bâtiment, a constaté l'un de nos reporters présent sur place.
Les salariés de #GMS disent leur amertume en brûlant une de leurs machines #Creuse @sudradio pic.twitter.com/IDRMhHu5qF
— Félix Mathieu (@Felix_Mathieu) 28 juin 2017
Mécontents de la tournure que prennent les événements, les salariés de GM&S jugent en effet "catastrophiques" l'avancée des négociations portant sur leur avenir. C'est en substance ce qu'a déclaré à nos confrères de l'AFP Yann Augras, élu CGT et secrétaire du Comité d'entreprise, lequel a menacé de faire brûler l'usine "par petit morceaux". Selon lui, ses collègues ont décidé de mettre le feu "puisque le ministère et les constructeurs continuent à se foutre de (leur) gueule". "Aujourd'hui, il y a pas de supra légale (prime versée en plus des indemnités de licenciement légales, ndlr) et le repreneur ne s'est pas positionné sur le nombre de salariés à reprendre (...) Il n'y a pas de période d'observation comme ça avait été demandé", a-t-il ajouté.
Pour rappel, le tribunal de commerce de Poitiers doit rendre vendredi sa décision sur le sort de GM&S Industry, équipementier sous-traitant notamment de Renault et PSA Peugeot, en examinant l'offre de reprise de l'entreprise stéphanoise GMD. Bien qu'elle ait manifesté son intérêt, cette dernière n'avait néanmoins toujours pas déposé d'offre concrète en début de semaine. GM&S, fleuron industriel de la région et deuxième employeur privé de la Creuse, a déjà passé six mois en redressement judiciaire, et traverse actuellement son troisième redressement depuis 8 ans.