150 000 nouveaux artisans installés en 2016, avec notamment les secteurs de l’alimentation, la maçonnerie, le nettoyage de bâtiments et les taxis et VTC en plein essor. Tel est l’état de santé plutôt encourageant de l’artisanat en France, avec un petit bémol toutefois : ces nouveaux artisans s’installent seuls, sans créer davantage d’emplois. Pour Henry Brin, président de la chambre des métiers et de l’artisanat du Gard, l’explication est toute trouvée.
"C’est la faute à des charges trop élevées, bien sûr, mais aussi à l’effet néfaste de ce qu’on appelait l’auto-entrepreneur et qu’on appelle maintenant la micro-entreprise. Comment voulez-vous demander à quelqu’un de créer de l’activité, créer de la richesse et favoriser l’emploi si on dresse un mur devant lui en lui disant qu’il y a des limites et des seuils à ne pas dépasser ?", déclare-t-il au micro de Sud Radio.
"On commence aujourd’hui à avoir de la pénurie de main-d’œuvre"
Quant aux dernières mesures annoncées par le gouvernement (doublement des plafonds de revenus), Henry Brin n’y est pas franchement favorable. "Ce n’est pas très rassurant, et dans ces bons chiffres liés à l’artisanat, je relève que l’esprit d’entreprendre était en forme, tout comme les attentes qu’a provoquées l’élection d’Emmanuel Macron, et il ne faudrait pas qu’aujourd’hui le moral des patrons, qui va de l’avant – et qu’on a le moral, on est capable de franchir n’importe quelle montagne –, soit estompé par des mesures allant à l’encontre de cette dynamique", avertit-il.
Par ailleurs, si l’ensemble de l’artisanat se porte bien, certains secteurs font grise mine, notamment la coiffure, les soins de beauté, l’entretien, la réparation et la menuiserie. "Nous avons un problème évident, c’est que la crise a empêché un certain nombre d’artisans d’avoir des apprentis, et on commence aujourd’hui à avoir de la pénurie de main-d’œuvre dans ces métiers, des métiers où l’artisanat s’investissait beaucoup", regrette Henry Brin.