Adapter nos services publics et le faire avec et pour nos agents publics. C’est ainsi que le gouvernement, avec beaucoup de diplomatie, présente un plan de départ volontaire, par la voix du ministre Gérald Darmanin. Supprimer 120 000 fonctionnaires en 5 ans, c’était une promesse d’Emmanuel Macron.
Invitée du Grand Journal de 18h sur Sud Radio, Agnès Verdier-Molinié a rappelé qu'un plan similaire avait été lancé il y a 10 ans sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour des résultats peu probants : "Il y a eu extrêmement peu de cas. Nous avions remarqué un blocage de la part des directeurs d'administrations qui ne voulaient pas faire partir ceux qui souhaitaient partir, qui étaient souvent les meilleurs de leurs administrations. N'imaginons donc pas qu'avec un système comme celui-là, les 120 000 postes vont être atteints. Ça dépendra des modalités d'applications, des décrets qui vont être décidés, et aussi de l'appétence des administrations pour faire partir les agents."
Selon elle, il est toutefois "intéressant d'entendre le Premier ministre dire qu'on va plus embaucher sous contrat, alors que la demande permanente des syndicats est un plan de titularisation des contractuels", même si elle émet une réserve : "Il nous dit qu'il y aura des contractuels dans les emplois qui ne doivent pas bénéficier de l'emploi à vie, citant notamment le numérique, alors qu'à l'Ifrap, on souhaiterait une contractualisation généralisée, que, par exemple, dans les hôpitaux ou les collectivités locales, on n'embauche plus que des contractuels de droits privé."
Au point même d'envisager, explique-t-elle, la possibilité de licencier des fonctionnaires : "Le sujet, c'est aussi de pouvoir, à un moment, récompenser les agents qui sont les plus investis, les plus présents, parce qu'il y a des problèmes d'absentéisme considérables dans nos fonctions publiques. La reconnaissance des agents dans leur implication au service des autres passe aussi par le fait qu'il y ait des sanctions pour ceux qui ne sont pas mobilisés au service de l'intérêt général."
Écoutez l'interview d'Agnès Verdier-Molinié, invitée du Grand Journal de 18h au micro de Véronique Jacquier