Un sommet de Paris sur l’IA est coorganisé avec l’Inde, en présence d’autres pays et de nombreux autres entrepreneurs. Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé 109 milliards d’euros d’investissement dans l’IA en France. Mais pour quoi faire ?
Intelligence artificielle : "Beaucoup de retard en France"
"Le sujet des datacenters est important car nous n’en avons pas en Europe, juge Gilles Babinet, coprésident du Conseil national du numérique. Il avait remis en mars 2024 à Emmanuel Macron un rapport comprenant 25 recommandations pour faire de la France un acteur majeur de l’IA et de la révolution technologique. Développer un écosystème de start-up l’est aussi, car elles sont notoirement sous-financées par rapport aux États-Unis."
L’entreprise française Mistral AI installe un datacenter dans l’Essonne. Des pays étrangers investiraient en France. N’est-ce pas déjà trop tard pour concurrencer les États-Unis et la Chine ? "Nous avons pris beaucoup de retard du fait de mauvaises décisions, tout au long des 20 ou 30 dernières années. Mais il est rattrapable à condition de prendre les bonnes décisions désormais. Elles n’ont que trop tardé."
Intelligence artificielle : la France a-t-elle son mot à dire ?
"Nous avons pris beaucoup de retard sur la Chine et les États-Unis. Ce retard est rattrapable à condition de prendre le bonnes décisions. Nous avons de nombreux atouts" - Gilles Babinet (@babgi) pic.twitter.com/wPHfTwx9hj
— Sud Radio (@SudRadio) February 10, 2025
L'IA entre Prométhée et mercantilisme
"Maintenant, reste à savoir si cet argent va concrètement se retrouver en France. C’est probable, mais l’histoire nous montre que c’est un défi." Quels sont les atouts de la France ? La formation de ses chercheurs ? "Cela, c’est unique. Nous avons des Français en petit nombre, mais avec un niveau d’excellence en mathématiques absolument unique sur la planète. Cela fait une grande différence. Quand vous allez dans les laboratoires d’intelligence artificielle un peu partout dans le monde, le nombre de Français présents est frappant. Notamment dans la part de réflexion la plus ardue."
Pour autant, faut-il s’inquiéter de la révolution de l’IA, entre données personnelles et destruction d’emplois ? "C’est vraiment une révolution totale, qui induit des changements dans tous les domaines. Entre régulation et innovation, vous êtes critiqué des deux côtés. On peut en avoir peur, mais cette révolution s’impose à nous. Il faut l’embrasser à l’européenne, d’une façon différente. La Chine, c’est très prométhéen, des IA de contrôle. Les États-Unis, c’est très mercantiliste. Nous avons peut-être une voie différente à tracer."
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