Devant ce magasin bio, chauffage de serre et culture biologique ne font pas bon ménage, notamment pour Armelle: "Le chauffage sous serre, c'est pas très naturel, et c'est surtout pas de saison. Moi, j'attends des produits qui aient du goût, qui soient véritablement bio... Et ça, ça sent pas trop le bio !" Le problème, l’interdiction des serres chauffées en France impacterait les exploitants qui y ont recours.
Réglementer? Oui mais harmoniser
Philippe Maydat est producteur bio traditionnel, pourtant, il s’y oppose: "Par principe, je ne serais pas pour produire des fruits et légumes sous serre chauffée. Mais il faut savoir qu'en Europe, vu que c'est autorisé partout ailleurs, on peut pas continuer à nous mettre en concurrence avec des règles différentes des autres. Donc dans l'état actuel des choses, je pense qu'il faut laisser le feu vert pour ceux qui voudront chauffer les serres et produire un peu plus à contre-saison." Pour lui, cette décision va plus loin que l’échelle nationale: "Si on interdit de chauffer le bio en France, il faut absolument interdire que les produits européens chauffés en bio ne soient pas commercialisés en France. Soit il y a une Europe et on marche tous ensemble avec les mêmes règles, soit il n'y a pas d'Europe !" Trouver des règles françaises en harmonie avec l’Europe, c’est bien la principale demande des acteurs du bio.