Pas encore officiellement aux manettes de l’État, Emmanuel Macron s’active déjà en coulisse sur ses premières mesures. Parmi elles, un audit sur le prélèvement de l’impôt à la source, comme l’a annoncé Benjamin Griveaux, porte-parole d’En Marche, vendredi sur LCI. "On va regarder cet audit et, si l'expérimentation peut être lancée dans de bonnes conditions, elle sera lancée et si ce n'est pas le cas, il y aura un report", a expliqué sur LCI le candidat aux élections législatives à Paris.
Dès l'entre-deux-tours, Emmanuel Macron avait indiqué que cette mesure n'entrerait "en toute hypothèse" pas en vigueur en janvier 2018, s'inquiétant notamment du choc psychologique infligé aux Français lorsqu'ils verront leurs salaires amputés sur leur fiche de paie. Néanmoins, Benjamin Griveaux, l’a promis, la réforme ne sera pas "mise à la poubelle".
Un test normalement prévu cet été
En principe, cette mesure prévoit de collecter l'impôt sur le revenu lors du versement du salaire, et non plus un an après comme dans le système actuel. L’impôt doit ainsi être prélevé par l’employeur sur la base d’un tauxd’imposition calculé et transmis par l’administration fiscale. Le gouvernement sortant avait prévu de procéder cet été à un test d'échanges d'informations avec un panel d'entreprises pour s'assurer de la fluidité du dispositif.
L’annonce de cet audit a été saluée par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), "qui souhaite que soient effectuées sans précipitation ni improvisation les études d'impact nécessaires à une réforme d'une telle envergure". Au-delà des patrons, la réforme fait aussi l’objet de critiques des salariés, qui redoutent des problèmes de confidentialités. Plusieurs syndicats de Bercy prédisent également "un accident industriel" en cas d'application dès 2018.