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"Le cœur n'y est plus" : jour J pour les employés des Carrefours menacés de fermeture

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Alors que les repreneurs potentiels ont jusqu’à aujourd’hui pour faire part de leur intention de reprendre les 273 magasins Carrefour menacés de fermeture, employés et clients déplorent une fin devenue inéluctable.

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Pour de nombreux salariés du groupe Carrefour (près de 2 100), ce lundi 4 juin est le jour de la dernière chance. C’est en effet la date limite à laquelle les repreneurs potentiels des 273 magasins Carrefour menacés de fermeture peuvent se faire connaître auprès de la direction du groupe. Mais les candidats ne se bousculent pas au portillon et 45 magasins seulement pourraient être repris. Pour Bruno, responsable du Carrefour Vaugirard dans le 15ème arrondissement de Paris, l’espoir a quasiment disparu. "Le cœur n’y est plus, parce qu’on sait aujourd’hui que dans un mois, l’histoire se termine. On s’est tous vraiment très investi dans la marque, et aujourd’hui la seule réponse qu’on a, c’est "On n’a plus besoin de vous". C’est juste inacceptable", affirme-t-il sur Sud Radio.

"Il y a de très bons produits, mais le problème c’est que c’est très cher"

Pour Angelina, qui travaille ici depuis 23 ans, la forme est tout aussi critiquable que le fond. "Quand on apprend à la télé qu’ils décident de fermer les 273 magasins, c’est dégueulasse !", dénonce-t-elle. Mais si le magasin voit son chiffre d’affaires baisser depuis des années, cela n’étonne pas plus que ça Monique, une habitante du quartier. "Avant, c’était moins cher. C’était un Ed, et tous les Ed sont devenus Carrefour City, et c’est hors de prix", souligne-t-elle, rejointe en ce sens par Bruno, le responsable. "Il y a de très bons produits, mais le problème c’est que c’est très cher. Beaucoup de magasins ne sont pas adaptés à la population qui est sur place", déplore-t-il.

Âgée de 87 ans, Huguette vient faire ses courses chaque semaine dans ce magasin. Pour elle, la fermeture programmée pour cet été ne sera pas facile à gérer. "J’adore cette petite surface qui est à deux pas de chez moi. Alors que je suis handicapée, je vais être obligée d’aller beaucoup plus loin. Je marche difficilement, alors je suis obligée de prendre ma fille qui m’accompagne. Ce n’est pas très pratique...", s’inquiète-t-elle.

"Plus facile d’être reclassé quand vous êtes dans une grande agglomération"

Pour ce qui est de la reconversion des salariés qui ne pourront ni être reclassés, ni partir en pré-retraite, tous ne seront pas logés à la même enseigne, estime Michel Enguelz, délégué FO Carrefour. "Quand vous êtes dans une grande agglomération, il est plus facile d’obtenir des reclassements dans d’autres supermarchés, dans des Market, des hypermarchés, des Carrefour, etc. Quand vous êtes dans des zones rurales ou plus à l’écart, on peut avoir des situations difficiles. Souvent, les salariés peuvent être proches de leur lieu de travail et n’ont pas forcément de moyen de transport. C’est pour ça qu’on avait demandé des mesures, notamment une prise en charge du salaire pendant deux ans avec des moyens de formation importants pour leur permettre de trouver des solutions de reclassement", déclare-t-il.

Un reportage de Clément Bargain

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