Selon la Cour des comptes, "le coût moyen d'un lycéen français est 38% élevé que celui des autres lycéens des pays de l'OCDE", alors que paradoxalement, les résultats en France "en terme de réussite" dans les études après le bac et l'insertion sur le marché du travail demeurent "très moyenne". En 2012, le budget global de l'éducation en France était de 139,5 milliards en 2012 soit 6,9% du PIB. La Cour des comptes rappelle que le lycée représente "18,6% de cet ensemble, soit 25,9 Md€, dont 17,5 Md€ supportés par l’État." Plus spécifiquement, l'État finance 67,5% du lycée français, les Régions 19,4%, les ménages 7,0%, les autres collectivités territoriales 2,8%, les autres administrations publiques 2,1% et 1,3% proviennent de diverses sources. Dans le tableau ci-contre, il apparait clairement qu'un élève de second cycle coute 10 102€ à la France, alors que la moyenne de l'OCDE est de 7 347€. et de 7309 € en moyenne pour les 21 pays de l'Union européenne. A l'inverse le coût d'un élève du premier cycle en France est de 7 472€, ce qui est dans la moyenne de l'OCDE et de l'Union européenne.
Plus d'heures travaillées pour les élèves français, moins pour les profs
La Cour recommande d’agir sur 3 leviers : le temps d’instruction, l’offre de formation et le format du baccalauréat pic.twitter.com/2OazjhTRyX— Cour des comptes (@Courdescomptes) 29 Septembre 2015
Un écart entre le coût des élèves du secondaire et du primaire qui n'a pas échappé à la Cour des comptes : "En France, le coût d’un élève en primaire y est en deçà de la moyenne de l'OCDE, celui d’un collégien assez proche et celui d’un lycéen très supérieur. Cet écart s’explique au lycée par un temps d’instruction reçu par les élèves beaucoup plus important alors même que les heures d’enseignement dispensées par les enseignants sont plus faibles, et par une taille moyenne des structures plus petites, qu’il s’agisse des groupes d’élèves ou de la taille des établissements." Un seul frein a cette envolée des coûts : la rémunération des enseignants qui est "plus basse en France" selon les sages de la rue Cambon.
Trops d'options et trop de petits établissements
#Lycée Les matières obligatoires coûtent en moyenne deux fois moins que les options ou matières spécifiques pic.twitter.com/hoQz56qyEW— Cour des comptes (@Courdescomptes) 29 Septembre 2015
Pour l'institution administrative, c'est donc le nombre d'élèves par établissement et a fortiori par classe qui détermine le coût de l'éducation. Dans ce sens, les matières spécifiques coutent plus cher à l'état que les matières générales. Il en va de même pour les bacs professionnels par rapport aux bacs généraux et technologiques. En France, sur 4 291 établissements recensés en 2012, 54% scolarisaient moins de 500 élèves, 11% moins de 100 élèves, alors qu'il en faudrait 800 élèves par établissement pour un rendement pédagogique "optimal" selon la Cour des comptes.
Des propositions pour "rééquilibrer la dépense au sein du système éducatif"
Les sages de la rue Cambon ont proposé une série de 10 recommandations pour satisfaire à deux orientations :
- simplifier l’architecture d’ensemble des voies générales et technologiques ;
- rendre plus efficiente la voie professionnelle, pour laquelle un effort financier important a été d’ores et déjà consenti
C'est une refonte globale du fonctionnement du lycée, mais aussi du maillage territorial que soumet la Cour des comptes. Ainsi, elle propose entre autres de baisser le nombre d'heures d'instruction quotidienne en augmentant le nombre de jours d'écoles dans l'année. En clair, en réduisant le nombre de vacances comme c'est le cas dans d'autres pays. Elle propose aussi de réduire le nombre des options ou encore de simplifier le "format du baccalauréat", d'avoir des établissements avec des tailles "optimales". L'intégralité du rapport et des propositions en cliquant ici.