Les taxes à la pompe, sur le gazole, vont augmenter de 2,6 centimes d'euros dès l'an prochain. C'est Bruno Le Maire qui l'annonce, ce mardi matin, dans un entretien au journal Les Échos. Il parle de tout un tas de mesures fiscales décidées par le gouvernement pour 2018. Au milieu, on trouve donc cette nouvelle, une hausse de 2,6 centimes par litre, par an, pendant 4 ans.
Le rattrapage de l'écart entre le diesel et l'essence fait partie des objectifs des gouvernements qui se sont succédé aux affaires ces dernières années. Mais à chaque fois, au moment d'appuyer sur le bouton, ils reculaient ou adoptaient des demi-mesures, avec des augmentations de seulement 1 centime par an.
Là, 2,6 centimes, c'est significatif, puisque c'est environ 2 % d'augmentation du prix, indépendamment des fluctuations du prix du pétrole. Et 2,6 centimes par an, pendant 4 ans, cela donne, au bout du compte, 10,4 centimes.
Or, quand on sait que l'écart de prix est de 10 centimes entre le SP95 et le diesel le plus cher, et 15 centimes quand on compare l'essence sans plomb au diesel basique, cela veut dire que ces deux carburants seront sur un pied d'égalité à la fin du mandat d'Emmanuel Macron.
Pour une fois, sur ce sujet, la France sera en avance comparée à ses voisins. Pour l'instant, le diesel est moins cher que l'essence quasiment partout en Europe, sauf dans deux pays, le Royaume-Uni et la Bulgarie.
À noter que Bruno Le Maire a promis dans son interview que les transporteurs routiers, les agriculteurs, les pêcheurs et les chauffeurs de taxis ne subiront aucune hausse de leur charge fiscale. Autrement dit, la hausse des taxes annoncée sera donc, pour eux, déductible. Quant à M. Tout le monde, lui, il paiera son litre de diesel plus cher dès l'an prochain.
Écoutez la chronique éco de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio, présenté par Patrick Roger et Sophie Gaillard