Alors que le gouvernement d’Édouard Philippe a pris connaissance avec stupeur (sincère ou pas) du rapport de la Cour des compte révélant un déficit de l’État de 3,2% du PIB, l’exécutif commence à lancer les grandes manœuvres budgétaires pour redresser tant bien que mal la barre. Ainsi, le ministre de l’Action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a annoncé le gel du point d’indice servant au calcul du traitement des fonctionnaires. Une annonce qui ne surprend pas tellement les syndicats, mais qui suscite bien la colère de ces derniers, tant sur le fond que sur la forme.
"Une déclaration choquante, sur la forme comme sur le fond"
"Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, a fait le choix d’aller devant les médias pour dévoiler cette décision alors qu’il avait affiché son souci du dialogue, lorsqu’il nous avait reçus, le 23 mai", critique Jean-Marc Canon, de la CGT, dans des propos rapportés par Le Monde. "C’est une déclaration choquante, sur la forme comme sur le fond. Elle se situe en-dehors des modalités habituelles du dialogue social", ajoute Mylène Jacquot, de la CFDT.
Pour Christian Grolier (Force Ouvrière), cette annonce n’est pas surprenante. "Nous n’avions aucune illusion sur le programme libéral d’Emmanuel Macron", déplore-t-il. Selon lui, le gel du point d’indice jusqu’en 2018 annoncé par Gérald Darmanin engendrera des "pertes de pouvoir d’achat" pour les fonctionnaires. "Le prisme comptable va peser sur ce ministère", fustige de son côté Bernadette Groison (FSU), en désaccord avec une décision qui va "bloquer la rémunération de 20% de la population".