Le Sénat et l'Assemblée nationale ont livré la semaine dernière deux rapports très critiques sur la stratégie de l'État dans le démantèlement et la vente à lé découpe d'Alstom, estimant que l'intérêt public et national a été sacrifié au privé.
"Ce qui est nouveau et qui est apparu dans les auditions de la commission d'enquête, c'est que, début octobre 2012, l'Agence des Participations de l'État confie et demande à un groupe anglo-saxon de faire un rapport sur l'avenir d'Alstom parce qu'un actionnaire, Bouygues, envisagerait de se retirer du capital, a expliqué Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique et auteur du livre "Alstom, scandale d'État". Cette enquête, faite en quatre semaines, conclut que la moins mauvaise solution serait d'adosser Alstom à General Electrics."
"Ce qui ressort de cette commission d'enquête, c'est que Emmanuel Macron, qui est l'homme qui a visiblement commandé cette enquête, en tant que secrétaire général adjoint de l'Élysée, était au courant que Bouygues voulait sortir d'Alstom, a-t-il ajouté. Or, on nous a expliqué que l'État avait été mis devant le fait accompli quand on a découvert un accord entre le PDG d'Alstom et le PDG de General Electrics, en avril 2014, pour vendre la branche énergie d'Alstom à General Electrics pour 12,35 milliards de dollars."
Pour Jean-Michel Quatrepoint, "ce qui est anormal, c’est qu'Arnaud Montebourg ne soit pas au courant. Pendant un an, l’État fait comme s’il ne savait rien et découvre brusquement qu’il y a un problème le 23 avril 2014. Dans son livre, François Hollande dit aussi qu’il n’est pas au courant alors que son secrétaire général adjoint commande une étude..."
Écoutez l'interview de Jean-Michel Quatrepoint, invité du Grand Journal de 18h sur Sud Radio au micro de Véronique Jacquier