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Manifestations : "on a eu des commerçants qui ont été menacés"

Par Jean Baptiste Giraud

Thierry Véron et Guillaume Duval, présidents d’associations de commerçants, reviennent sur les manifestations, les dégradations et l’impact de la mobilisation sur l’activité.

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PARIS, FRANCE - DECEMBER 05 : Protesters gather around a fire during a protest against President Emmanuel Macron's controversial pension plans and in support of the national strike at the Place de la Nation in Paris, France on December 5, 2019. Nearly 500,000 people, just 250,000 in Paris, took part in the protests where police used smoke bombs to disperse the crowd. Julien Mattia / Anadolu Agency (Photo by Julien Mattia / Anadolu Agency)

Depuis le début du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, les commerçants se retrouvent au centre des manifestations. Les cortèges empêchent l’ouverture, les dégradations se multiplient... et la clientèle ne vient plus. Alors que la 10e journée de mobilisation s'annonce compliquée, mardi 28 mars 2023, les commerçants s'inquiètent.

 

Manifestations et poubelles dans la rue : "nos clients viennent beaucoup moins"

Thierry Véron, président de l'association des commerçants parisiens, au téléphone, explique avoir "toujours l’impression de se répéter à chaque fois qu’on nous interroge". "On est entre le marteau et l’enclume. On a d’un côté la Ville qui est là, et l’État." D’un côté les manifestations, mais pour les commerçants parisiens aussi la grève des éboueurs avec des tonnes de déchets qui s’accumulent. "C’est nous qui subissons tous les problèmes."

"La Ville de Paris a joué avec le feu en mettant des grandes banderoles sur les façades de l’Hôtel de Ville et les mairies d’arrondissement." Pour Thierry Véron, ces actions, critiquées par une partie de la classe politique, ont peut-être eu pour effet "d’inciter des gens à rejoindre la grève". "Donc plus de mouvement au niveau des éboueurs."

Conséquence : "c’est la première fois depuis des années qu’on n’a pas eu un mouvement aussi fort", comme l’a concédé l’adjoint à la propreté de la Mairie de Paris. Le commerçant parisien souligne que désormais il faudra "du temps" pour résoudre le problème des poubelles. Or, "nous on vit tous les jours les morceaux de poubelles qui sont devant nos boutiques. Résultat des courses : nos clients viennent beaucoup moins." "C’est une catastrophe", explique Thierry Véron.

Les commerçants parisiens demandent donc "le ramassage d’urgence de toutes les ordures ménagères" ainsi qu’une cellule de crise.

Les commerçants "sont fatigués de toute cette situation"

Guillaume Duval, président Fédération des Associations des commerçants, Artisans et professionnels de Toulouse, se souvient du mouvement des Gilets Jaunes "assez fort, assez virulent". "On a malheureusement une mauvaise expérience et une certaine habitude de la casse, de la destruction."

"C’est fatiguant", affirme Guillaume Duval. Les commerçants "sont fatigués de toute cette situation. Ils comprennent l’expression d’une population qui vient exprimer son point de vue, mais ils sont fatigués, épuisés de la violence qu’il peut y avoir".

Les commerçants qui ont essayé de s’exprimer contre les violences et la casse ne le font plus à cause de "menaces sur les réseaux sociaux", assure le président de la fédération des associations des commerçants artisans et professionnels de Toulouse. Alors qu’exprimer son point de vue devrait être "normal et libre pour tout le monde", y compris les commerçants, "ça ne l’est pas", regrette-t-il.

"Sur Paris, on a eu des commerçants qui ont été menacés", confirme de son côté Thierry Véron. "Plus personne ne veut parler."

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