Morgan Ody, maraichère dans le Morbihan, membre de la Confédération Paysanne, revient du Brésil où se déroule le G20. Le Mercosur pourrait être validé aujourd’hui au sommet de Rio.
Un Mercosur destructeur d'emplois
Pour autant, Emmanuel Macron affirme que des pays rejoignent la position de refus française, à commencer par l'Italie. Les agriculteurs ont-ils bon espoir ? "En tout cas, on va se battre jusqu’au bout pour que cet accord ne soit pas signé entre l’Union Européenne et le Mercosur", confie-t-elle. J’étais à Rio toute la semaine dernière dans le cadre du sommet social pour discuter avec les associations paysannes et les travailleurs du Brésil. Eux aussi, en fait, sont contre cet accord de libre-échange."
"Ce que nous essayons de faire, c’est de réunir nos forces des deux côtés, en Europe et en Amérique du Sud contre ces accords de libre-échange. Ils sont destructeurs d’emplois et des productions locales des deux côtés de l’Atlantique. Payer au prix le plus bas n’est plus possible si l’on veut être à la hauteur d’une production durable. Mais aussi baisser les émissions de gaz à effet de serre, et protéger la biodiversité."
Agriculteurs en colère : "On n'est pas payés au juste prix ! Les prix payés aux agriculteurs sont inférieurs à nos coûts de production" déplore Morgan Ody, membre de la @ConfPaysanne #GrandMatin https://t.co/PrbmDLL77L pic.twitter.com/P0NxN3FjZ2
— Sud Radio (@SudRadio) November 19, 2024
Payer les paysans au juste prix
"Nous sommes contre de tels accords et contre l’OMC, Organisation mondiale du commerce, depuis les années 1990, explique Morgan Ody. Nous sommes contre la mise en concurrence des paysans dans le monde." Des manifestations sont-elles prévues ? "Nous en faisons tous les jours. Hier, c’était devant des concessions automobiles. Car nous sommes contre le fait de faire un échange où l’on vend l’agriculture européenne pour que les Allemands puissent vendre leurs voitures à l’Amérique latine."
Pour autant, ce n’est pas le Mercosur qui cause les problèmes actuels des agriculteurs, entre manque de revenus et excès de normes. "Notre problème principal est de ne pas être payé au juste prix. La plupart du temps, ils sont inférieurs aux coûts de production. C’est là dessus qu’il faut se battre. Les accords de libre-échange permettent d’importer à un coût encore inférieur. On demande au gouvernement française, et aussi au niveau européen. Pour que le prix payé aux agriculteurs ne soient jamais inférieurs aux coûts de production."
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