Face à la volonté de signer l’accord du Mercosur, le gouvernement français va-t-il tenir bon ? La filière Viande française ne cache pas son inquiétude.
Mercosur : un accord sans réciprocité des normes
"On dit mêmes droits, mêmes devoirs, explique Jean-François Guihard, président d’Interbev, l’interprofession Élevage et Viande, ex-artisan-boucher à Malestroit (Morbihan). Les élevages n’ont rien à voir avec les élevages français, avec 20 à 30 000 animaux parqués, traités aux antibiotiques, aux activateurs de croissance. C’est interdit en Europe depuis 2006."
"Ce traité avec le Mercosur prévoit que ces pays du Sud puissent exporter vers l’Europe 99 000 tonnes d’équivalent carcasse. Cela fait 25 ans que l’on négocie. Ce n'est tout simplement pas acceptable, sans les contrôles nécessaires. Nous demandons une application stricte des clauses miroirs. Notamment pour la réciprocité des normes, en termes sanitaires, d’environnement, de bien-être animal. Et que ce soit vraiment contrôlé par l’Union Européenne."
Mercosur : "On est loin des mêmes droits et des mêmes devoirs. Ce n'est pas acceptable ! Ce serait une porte ouverte à des exportations de viande qu'on ne consomme pas en France !" déplore @jfguihard (@Interbev_fr) #GrandMatin https://t.co/J2ssS0OMng pic.twitter.com/EiEIl2J1Sm
— Sud Radio (@SudRadio) November 14, 2024
Exiger de vrais contrôles
Un audit fait par l’Union il y a peu de temps pointe bien les anomalies graves sur des productions pouvant provenir du Brésil. Le pays vient d’ailleurs d’interrompre ses exportations de viande vers l’Europe : il était incapable de prouver que cette viande n’avait pas été traitée avec des hormones interdites. "Tout-à-fait, confirme Jean-François Guihard, président d’Interbev. Suite à cet audit, ils sont tout simplement incapables de fournir une traçabilités individuelle des animaux. En Europe, on peut tracer un animal du premier au dernier jour de sa vie."
"C’est un non sens complet. Nos politiques doivent montrer qu’ils savent prendre des décisions. Au niveau de l’État français, ils doivent dire non à cet accord. Au niveau de l’Europe, on doit exiger de vrais contrôles. Quand on exporte de la viande de port en Chine, les Chinois viennent régulièrement faire des audits dans les abattoirs, et exporter vers la Chine est très compliqué. Là, c’est la porte ouverte à des importations de viande qui ne correspond pas du tout à celle consommée en France. Nous ne pouvons pas l’accepter."
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