Nicole Marie-Meyer :"j’ai perdu mon poste et ma carrière"
Nicole Marie-Meyer nous a tout d’abord raconté son parcours, qui l’a conduit à s’engager pour les lanceurs d’alerte en fondant la Maison des lanceurs d’alerte. "En 2004, je travaillais pour le Quai d’Orsay, où je dirigeais cinq Instituts français. Après m’être déplacée sur place et ayant constaté des dysfonctionnements très graves, j’ai deux fois rendu, à sa hiérarchie, deux dossiers confidentiels sur des faits de corruption et des soupçons de détournement de fonds", nous a raconté Nicole Marie-Meyer.
"Mais mon geste n’a pas été du goût de ma hiérarchie. J’ai été menacée de licenciement et déplacée sur un plus petit poste. Mon chef m’a dit : 'En-dessous d’un million, vous n’intéressez personne et vous ne vous créerez que des ennuis'. J’ai alors demandé à voir l’Inspection générale, et j’ai perdu mon poste et ma carrière", a déclaré Nicole Marie-Meyer au micro d’André Bercoff.
Nicole Marie-Meyer : "cela me semblait dangereux en termes démocratiques"
"C’était quelque chose qui me semblait au-delà de ma petite personne. Cela me semblait monstrueusement dangereux en termes démocratiques, si l’agent public, qui est là pour représenter la loi, n’est pas protégé s’il signale en interne", analyse Nicole Marie-Meyer.
En 2009, Nicole Marie-Meyer a rejoint Transparency International, où elle a créé le département Alerte éthique, avant de fonder sa propre Maison des lanceurs d’alerte. "De septembre 2014 à novembre 2018, on a eu 770 demandes d’aide de la part de gens qui sont témoins ou victimes de la corruption ou lanceurs d’alerte. Il y a donc un besoin social énorme", nous a-t-elle confié.
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