Le rapport de la RTE vient d’être publié. Si l’objectif reste la neutralité carbone en 2050. cela va également nécessiter d’accélérer le développement des énergies renouvelables, tout en construisant de nouveaux réacteurs nucléaires.
Relance du nucléaire : "On ne peut pas se permettre d’avoir un manque d’électricité"
Pourquoi relancer ainsi le nucléaire plutôt que d’aller sur les énergies renouvelables ? "Cette très grande étude dévoilée hier a deux objectifs, décrypte Valérie Faudon, déléguée générale de la Société Française de l’Energie Nucléaire (SFEN). Nous visons à la fois la neutralité carbone mais aussi la sécurité de l’approvisionnement. C’est tout le système énergétique européen, heure par heure, quelles que soient les conditions météo, la demande sur 30 ans qui a été étudiée, avec des variantes. des hypothèses pour tester la robustesse du réseau. On ne peut pas se permettre d’avoir un manque d’électricité."
Est-ce là la grande différence avec les énergies renouvelables ? "Absolument, le nucléaire est aussi bas carbone, n’émet pas de CO2, comme l’éolienne et le solaire, détaille Valérie Faudon. Mais en plus, il fonctionne de manière pilotable. Il peut fonctionner 24 h sur 24, monter ou baisser sa production pour s’adapter à la demande ou aux conditions météo."
"Nos centrales sont plus sûres que quand elles ont démarré"
Nos centrales sont-elles encore en état de fonctionner ? "Des investissements considérables ont été faits sur nos centrales, rappelle la déléguée générale de la SFEN. Elles sont en train de passer à 40 ans, et sont plus sûres que quand elles ont démarré. En revanche, et c’est l’objet de cette étude, il faut prendre des décisions sur le renouvellement du nucléaire car à partir de 2040, notre parc actuel va arriver à 60 ans. On voit que nos voisins qui ferment du nucléaire sont en train d’ouvrir des centrales à gaz. Cela va à l’encontre de nos objectifs climatiques, et c’est une dépendance politique forte. Ces pays soumettent leurs consommateurs et leurs industriels aux aléas du marché de l’énergie."
Va-t-on avoir demain des mini réacteurs et des EPR gigantesques ? "En fait, dans le renouvellement du parc, il faut commencer maintenant à construire de nouveaux réacteurs, explique Valérie Faudon. Il faut le faire sur nos sites nucléaires actuels, car on ne peut pas artificialiser de nouveaux terrains. Plus tard, à partir des années 2035, on aura de petits réacteurs pour remplacer les centres à charbon très polluantes."
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !