Aujourd’hui, le grand rendez-vous mondial Wine Paris Vinexpo ouvre ses portes. L’occasion de faire le point sur un secteur en perte de vitesse. Où en est-il ? Si les grands vins se portent bien, d’autres souffrent.
Le vin à la reconquête des consommateurs
"Ce salon est très important pour nous", explique Bernard Fages, vigneron à Mauriac dans le Bordelais, président du comité national des interprofessions des vins. "C’est vraiment le premier salon post pandémie, où tous nos acheteurs internationaux seront là, dans un contexte difficile de crise viticole, et de baisse de consommation en France, particulièrement sur les vins rouges. Nous avons sans doute perdu une partie de la transmission naturelle. Il faut aller à la conquête et la reconquête des consommateurs."
Quels sont les raisons de cette crise du vin ? "D’abord la fermeture du marché chinois pendant la pandémie. Dès 2018, des accords commerciaux plus favorables avaient aussi été passés pour l’import de vins australiens. Sans oublier les taxes Trump, au moment du conflit Airbus-Boeing, qui ont augmenté les taxes de 25% sur chaque vin français et ont entrainé une forte baisse aux États-Unis."
🍷Vin : un secteur en crise
🗣️ Bernard Fages : "Le mode de consommation des Français a également changé. Nous ne transmettons plus le goût du bon vin comme avant dans les familles. Nous devons aller à la reconquête de nouveaux consommateurs."
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— Sud Radio (@SudRadio) February 13, 2023
Un choc commercial et climatique
Pour autant, certaines entreprises viticoles, notamment haut-de-gamme, fonctionnent très bien. Mais d’autres sont en très grande difficulté. "C’est le cumul de chocs commerciaux et de chocs climatiques, explique Bernard Fages. Certaines ont subi en plus des pertes de récolte importantes ces dernières années." Comment réagir face à cela ? "Un travail de fond est mené avec le gouvernement et l’Europe afin de réduire le vignoble. Nous avons besoin de réduire le vignoble à Bordeaux."
"Jusqu’au salon de l’agriculture, nous avons beaucoup de travail à mener pour réduire les surfaces et éviter d’accumuler les stocks. Il va donc falloir arracher des vignes, et aussi relancer des exportations. Nous souhaitons que le marché chinois puisse redémarrer. Il y a un effort très important à faire sur l’export."
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