Le marché de l’immobilier ancien déjoue tous les pronostics. Dans l’étude annuelle tout juste publiée par Century 21, on constate un double record, en nombre de ventes et en termes de montant moyen.
"Bretagne et Aquitaine ont explosé en prix"
"C’est valable dans toute la France sauf à Paris, où les prix ont baissé d’environ 2%", explique Laurent Vimont, président de Century 21. "Mais Paris a toujours marché à contrecourant du marché national." Pourquoi cette ascension constante des prix de l’immobilier ? "Il y a trois raisons à cela. La première est que les taux bas rendent plus d’acteurs solvables. La deuxième est que le confinement a donné vie à de nombreux projets de mieux vivre. Des gens qui étaient en centre-ville, et qui ont voulu répondre à l’appel de la chlorophylle. Ce sont des sauts de puces en grande couronne plutôt que de grandes migrations. Deux régions ont explosé en prix : la Bretagne et l’Aquitaine. On va dire que c’est l’appel des embruns iodés."
"La troisième raison, ce sont les investisseurs, très présents sur le marché, détaille le président de Century 21. Ils représentent une vente sur trois en France, c’est absolument colossal. Ils représentaient 17% en 2014, Ces trois éléments conjugués font que le marché a explosé. C’est quasiment 1,2 millions de transactions, un chiffre jamais vu en France. J’ai le sentiment que 2022 ne sera pas aussi bonne que 2021 en termes de ventes. Si les taux restent bas, et qu’il n’y a pas de retour à l’inflation, le marché devrait générer 1 million de transactions. Il n’y a pas de solutions hormis construire plus."
"Le marché a exclu une partie de la population"
Comment peuvent faire les foyers aux revenus les plus modestes, face à cette envolée des prix ? "C’est bien le problème, constate Laurent Vimont, président de Century 21. Dans les chiffres, on observe que les plus modestes, les plus jeunes, sont en retrait d’environ 8%. Cette hausse des prix importante, de 7% pour les maisons et 5% pour les appartements, a exclu du marché une population qui n’a plus les moyens de payer."
"L’écart entre prix de vente, ce que la banque vous donne quand vous faites un crédit, et l’apport personnel a augmenté de façon conséquente aujourd’hui, explique-t-il. Si l'on regarde le prix de vente moyen en France il faut 32.000 euros d’apport personnel pour être propriétaire. C’est colossal. Cela m’inquiète, il faut que le marché se calme un peu car il a exclu une partie de la population."
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