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Produits d’hygiène : c’est la fin des super-promotions

Par Jean Baptiste Giraud

Les promotions sur les shampooings, couches, gels douche à moins 70%, c’est terminé, ont décidé députés et sénateurs.

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Vers la fin des super promotions dans les grandes surfaces. (c) AFP

Les députés et sénateurs viennent de voter une loi plafonnant les super-promotions sur les produits d’hygiène. Une décision étrange en pleine inflation.

Des promotions désormais plafonnées à 34%

"Les industriels n’en pouvaient plus, explique Olivier Dauvers, journaliste spécialiste de la grande distribution. Ils ont vu leurs marques bradées à moins 50, 70 voire 90%. Ils n’en pouvaient plus de voir leurs marques bradées parce que ce n’est pas bon pour leur image et voulaient retrouver une forme de maîtrise du prix de leurs produits." Un vote qui fait désordre au moment de proposer des paniers anti-inflation.

"Les députés et sénateurs qui ont voté cette loi ont le sens politique d’une huître, estime-t-il. Il faut être hors-sol pour ne pas mesurer qu’il y a de l’autre côté la France des centimes. C’est Mars rouge, et les méga promotions vont s’arrêter. En même temps, on voyait que sur les rayons alimentaires, la loi avait limité les promotions à 34%, ils voulaient obtenir le même cadre réglementaire. Ils ont gagné, et Leclerc a perdu." Est-ce de la folie ? "Oui parce que nous sommes dans une séquence d’inflation avérée. On a un peu contesté la notion de Mars rouge. Mais vu les chiffres, personne ne peut le contester aujourd’hui."

 

Vers une inflation de 50% par an ?

"Semaine après semaine, le rythme de l’inflation s’accélère, rappelle Olivier Dauvers journaliste spécialiste de la grande distribution. À la semaine, nous avons eu 1,1%. Mais en rythme annuel, cela fait 50% par an. On est actuellement dans la pente, dans le mur de l’inflation. Alors que l’on est dans ce moment-là, on rajoute quelque chose pour que les promotions soient moins intéressantes. Les arguments des industriels sont tout-à-fait audibles, mais était-ce le bon moment ?"

Quand un produit était vendu à -70%, qui y perdait ? "Quand il y a des promotions à -90%, cela n’existe pas. On a rhabillé le prix avant. La construction du prix avait changé. Le prix de base était devenu plus cher, permettant d’afficher des remises plus élevées. Au final, sur la carte de fidélité, cela permettait d’afficher 80-90% de remises. En ce moment, vous avez 70% de remise sur des couches chez Carrefour, 80% sur de la la lessive Skip… Évidemment, le prix de départ est trop important par rapport à la réalité. C’est comme cela que l’on finance une partie de la promotion. Mais cela donne envie d’acheter au consommateur."

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