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"PSA veut supprimer des CDI et les remplacer plus tard par des contrats précaires"

Par Benjamin Jeanjean

Alors que le groupe PSA pourrait prochainement utiliser les nouvelles dispositions des ordonnances de la récente Loi Travail pour mettre en place des ruptures conventionnelles collectives de contrats, Cédric Brun, secrétaire général CGT de PSA à Valenciennes, était l’invité du 10h-12h de Sud Radio ce vendredi pour réagir.

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"Est-ce qu’il faut s’attendre à des suppressions de postes ? Oui, encore, puisqu’on est ici dans la continuité !". Au micro de Sud Radio, Cédric Brun se veut catégorique : oui, PSA cherche à supprimer des postes par le biais de la nouvelle Loi Travail. "Le groupe a déjà supprimé 25 000 postes sur cinq ans. C’était dans le cadre de départs plus ou moins volontaires, et aujourd’hui avec ces ordonnances, on passe à la vitesse supérieure. Un départ volontaire, on peut toujours être d’accord. Les ruptures conventionnelles, c’est autre chose dans le sens où tout un tas de salariés pourraient être concernés et être appelés du jour au lendemain pour s’entendre dire que les syndicats ont validé l’accord et qu’ils perdront leur travail", assure celui qui est secrétaire général de la CGT pour le site PSA de Valenciennes (Nord).

"Les usines Peugeot tournent à plein régime aujourd’hui"

Reste à savoir si les syndicats s’opposeront à la direction ou pas dans cette histoire. "À l’heure où je vous parle, on connaît un peu la position de la CGC, qui serait favorable. Pour la CGT, c’est clairement non. On verra ce qu’il en sera de Force Ouvrière et de la CFDT. Je pense que ce sera bien difficile pour la direction de faire accepter cela. 25 000 suppressions de postes, plusieurs milliards de bénéfices cette année encore, je pense qu’on a des arguments… Les usines Peugeot tournent aujourd’hui à plein régime pour pas mal de secteurs, donc on ne comprend pas pourquoi on devrait accepter un nouveau plan de suppressions de postes", annonce Cédric Brun.

Ce dernier admet avoir du mal à cautionner une logique jugée perverse. "On voit bien le processus et ce qui va se passer. On va détruire des CDI pour y mettre à la place quelques mois plus tard des contrats précaires. Dans certaines usines PSA, en région parisienne ou du côté de Sochaux, vous avez déjà près de 40% de travailleurs précaires ! L’automobile est un secteur un peu en dents de scie, avec des périodes de suractivité et des périodes plus calmes. L’idée pour PSA est donc de supprimer des CDI, et de prendre pour quelques temps des travailleurs précaires en périodes de suractivité… Des travailleurs qui n’ont quasiment aucune possibilité de résister à ça", dénonce-t-il.

"Des salariés sont précaires depuis 10 ou 15 ans"

Pour le syndicaliste, ces nouvelles pertes d’emploi stable en prévision ont des conséquences désastreuses sur les personnes concernées. "On voit des centaines de travailleurs précaires chaque année, on connaît leur vie, on en a tous dans nos familles. Aujourd’hui, dans une région comme le Nord-Pas-de-Calais, à part l’automobile et dans une moindre mesure le ferroviaire, il ne reste pas grand-chose. Perdre un CDI, on sait ce que ça coûte pour un salarié. C’est perdre quasiment la possibilité d’acheter une voiture ou une maison, c’est un cauchemar. Vous avez des salariés qui sont précaires depuis dix ou quinze ans, et croyez-moi ce n’est pas un choix de vie !", s’exclame-t-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Cédric Brun dans Le 10h-12h de Sud Radio

 

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