Le gouvernement présente sa copie sur la réforme des retraites. On parle d’un report de l’âge légal à 64 ans, d'un allongement de la durée de cotisations à 43 ans. Mais quid de la pénibilité ?
Retraites : une pénibilité qui existe chez les bouchers
Jorge de Carvalho, boucher, ne pense pas que la pénibilité de son métier soit plus reconnue que pour un autre métier. "Mais c’est une pénibilité qui existe depuis que le métier existe, mais qui a bien changé, il faut le dire. Aujourd’hui, les bouchers ne travaillent plus comme il y a 40 ans, et c’est beaucoup moins pénible."
"Cependant, cela reste à bien des égards un métier avec pas mal de pénibilité, physique, mais aussi psychologique. Quand nos parents passaient 42 ans dans la même entreprise ou à l’usine, ils ne trouvaient pas cela forcément pénible. Mais plutôt que c’était une opportunité d’avoir un métier et de pouvoir gagner sa vie. Par rapport à nos horaires et la façon dont on travaille, les nouvelles générations peuvent penser que l’on passe à côté de sa vie."
🗣️Témoignage de Jorge de Carvalho, boucher, sur la pénibilité : "Notre métier a des pénibilités physiques et psychologiques ! J’ai vu des salariés partir à la retraite à 60 ans : ils étaient usés !" #ReformeDesRetraites pic.twitter.com/NkRseSFVk4
— Sud Radio (@SudRadio) January 10, 2023
Quid de l'équilibre travail-vie personnelle ?
"Quand l’équilibre travail-vie personnelle ne correspond pas aux attentes, ce peut être pénible, rappelle également Jorge de Carvalho. Chez nous, il y a une difficulté à trouver de la main d’œuvre." Combien d’heures par jour travaille un artisan boucher ? "Cela dépend, mais en général, on commence en moyenne vers 5h30-6 h du matin jusqu’à 13 h. Ensuite on va reprendre de 16 h à 19h30, du mardi au dimanche matin. Ce sont de grandes amplitudes avec une coupure."
"Le week-end est aussi quelque chose de compliqué. C’est là où l’on peut voir ses amis. On ne sort pas trop le samedi soir si l’on sait que l’on travaille le dimanche matin. C’est un métier où il faut faire attention, on travaille avec des couteaux. On est debout, cela génère des gênes pour le squelette. Moi, je suis un reconverti : avant, à 35 ans j’étais directeur marketing assis sur une chaise. Il y a 15 ans, je suis passé debout dans un laboratoire à deux degrés." Jusqu’à quel âge se voit-il travailler ? "Je pense encore travailler au maximum une quinzaine d’années. Mais moi, je suis patron, ce n’est pas pareil."
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