L’État a besoin de réaliser des dizaines de milliards d’économies pour son projet de budget. Mais où trouver 60 milliards d’euros ? En réduisant la dépense publique de 40 milliards et en augmentant les impôts de 20 milliards. Mais aussi en décalant la réévaluation des pensions de retraite.
4 milliards d'euros pris aux retraités
Les hausses d’impôts ne concerneront que 0,3% des ménages les plus fortunés, gagnant plus de 500.000 euros par an, a annoncé le ministre du Budget. Parmi les pistes envisagées : la fin de l’indexation des pensions de retraite sur l’inflation. Cette indexation serait d’ores et déjà décalée au 1er juillet 2025. "C’est conforme à ce qu’a dit le Premier ministre, reconnaît Gilbert Cette, président du Conseil d'orientation des retraites. Les retraités contribueraient pour 4 milliards d’euros, pour 10%, à la maîtrise des dépenses publiques."
"C’est un effort assez limité qui est demandé aux retraités. Je rappelle que les dépenses de retraite se sont élevées à 385 milliards d’euros en 2023. On voit que cet effort correspond à 1% des dépenses des retraites. Ce n’est pas un effort massif." Quid de la réforme des retraites, que la gauche, l’extrême-gauche et le RN souhaitent abroger ? "Le choix est le suivant : soit on préfère être un pays qui a davantage de richesses produites chaque année, au-delà du financement des retraites. Soit on préfère travailler moins, pas au-delà de 62 ans, l’âge d’ouverture des droits pour le départ à la retraite."
"Le report de l'indexation des retraites rapportera 4 milliards à l’Etat" confirme Gilbert Cette, président du @COR_Retraites, "et ce n'est pas un effort massif pour les retraités" #GrandMatin https://t.co/MoWfmVnAN9 pic.twitter.com/zrTXk6bN31
— Sud Radio (@SudRadio) October 3, 2024
Revenir à une retraite à 62 ans ?
"Dans ce cas, on a moins de recettes. La part du gâteau pour tous les Français est plus faible, et les finances publiques en pâtissent largement. Revenir à 62 ans coûterait très cher à l’État. Le débat est bien plus large que celui du seul financement des retraites", rappelle Gilbert Cette, président du Conseil d'orientation des retraites.
"Notre dernier rapport publié en juin dernier montrait que notre système de retraites est en léger déséquilibre en 2024, à 0,2%. Il se creuserait pour atteindre à 0,8% du PIB. Cela fait environ 25 milliards d’euros, si aucune décision n’est prise. Si l’on revient à 62 ans, il manquerait beaucoup plus. Mais le plus gros effet serait sur les finances publiques. Cela ferait perdre à terme 1,5% du PIB, avec un taux de prélèvements obligatoires de 45,5%. Soit une perte d’environ 20 milliards d’euros."
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