Après la crise du Covid, la priorité était à la relocalisation des activités, à la réindustrialisation. Et maintenant ?
Masques : une filière en surcapacité
Aujourd’hui, pourtant, pour fabriquer de nouveau des masques en France, c’est plus que compliqué. "Le marché est très réduit par rapport à l’époque où les masques étaient obligatoires", décrypte Charlotte Zweibaum, responsable qualité de KB Medica, fabricant français de masques chirurgicaux, basé dans les Yvelines. "Du coup, notre demande s’est largement réduite et notre production suit. Quand on veut relocaliser une filière, il faut aussi regarder tout l’amont et l’aval, et engager la responsabilité de l’achat local."
"La filière a des surcapacités, et ne va pas pouvoir maintenir ses capacités de production à hauteur de 2021, explique-t-elle. Faut-il réduire les effectifs ? "On maintient une production, mais assez faible. La question qui va se poser est « que fait-on en 2023 ? » Nous avons diversifié nos activités, repris celles que nous avions complètement arrêté au début de la pandémie, les activités événementielles."
📣 #Santé : la production française des #masques en difficulté
🗣️Charlotte Zweibaum : "La demande est réduite alors notre production suit cette évolution. La filière ne va plus pouvoir continuer de maintenir ses capacités de production"
📺https://t.co/JDX8Qbrv0B pic.twitter.com/IGDepipKdl
— Sud Radio (@SudRadio) January 3, 2023
La préférence communautaire ignorée
"La difficulté posée aujourd’hui est celle de l’indépendance sanitaire : que se passera-t-il si l’on a besoin de relancer la production ?", résume Charlotte Zweibaum, responsable qualité de KB Medica. Quel est le soutien des autorités publiques et des collectivités ? Achètent-elles encore en Chine ? "Le gouvernement a publié il y a un an un guide d’achat pour les masques mettant en avant la préférence communautaire. C’est tout-à-fait autorisé par les règles de Bruxelles car il s’agit d’autonomie sanitaire."
"Il est obligatoire pour tous les achats publics. Mais la contrainte budgétaire est telle que le problème est que ce guide n’est pas appliqué. Les masques d’importation, de Chine, sont extrêmement bon marché car vendus à perte : ils vendent en-dessous du cours mondial de la matière. Et ce, pour une raison logique : les entreprises chinoises ont, elles aussi, développé des capacités de production énormes."
Retrouvez "Sud Radio vous explique" chaque jour à 7h40 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.
Cliquez ici pour écouter “Sud Radio vous explique”
Toutes les fréquences de Sud Radio sont ici !