Présenté ce mercredi en conseil des ministres, le premier projet de loi de finances du quinquennat Macron annonce un budget 2018 dont l'ambition avouée est de redonner du pouvoir d'achat aux Français. Un objectif qui doit passer notamment par l'exonération de la taxe d'habitation pour 80% des foyers ou encore la suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du privé. En contrepartie, dans le même temps, l'exécutif va augmenter la CSG et la fiscalité sur les carburants et le tabac.
Alors, qui seront les principaux bénéficiaires et inversement qui en pâtira ? Selon l'ancienne collaboratrice parlementaire Sarah Le Gouez, ces mesures devraient d'abord profiter aux salariés. Invitée du Grand Soir Sud Radio, celle qui est aujourd'hui secrétaire générale du Cercle de l'Épargne s'explique : "Au titre des gagnants, il y a tous les salariés, tous les actifs, du fait des exonérations des charges sociales qui viennent, malgré tout, plus que compenser la hausse de CSG", explique-t-elle. "Cela permettrait par exemple à quelqu'un qui est au Smic de gagner près de 250 euros de plus par an, par rapport à sa situation passée", poursuit-elle, rappelant toutefois "que la réforme a été décalée dans le temps puisque le gouvernement a annoncé qu'elle se ferait en deux temps".
Quid des retraités ? Pour M. Le Gouez, ces derniers seront très certainement les grands perdants même s'il faut relativiser certaines choses. "Même si on voit qu'un certain nombre de mesures ont été faites pour essayer de réduire la facture, les retraités vont effectivement subir cette hausse de la CSG et vont devoir assumer cette majoration de 1,7 points", constate-t-elle. "On évoque beaucoup la CSG des retraités, mais il ne faut pas oublier que les retraités ont aujourd'hui une CSG réduite, elle est de 6,6 % quand celle des actifs est de 7,5%", tient-elle toutefois à rappeler. "Par ailleurs", poursuit-elle, "le gouvernement, conscient que cette hausse va pénaliser fortement les retraités, a essayé - à travers notamment l'exonération de la taxe d'habitation sur 3 ans - de compenser cette mesure, leur permettant également de leur faire bénéficier d'un certain nombre d'avantages auxquels ils n'avaient pas le droit jusqu'à présent, comme par exemple les avantages fiscaux liés aux aides à domicile".