"Il ne faut pas qu'il s'immole seul"
Stéphane Manigold, restaurateur à Paris, est parti retrouver Stéphane Taurillon dans la Vallée du Cusancin, dans le Doubs, qui a décidé de rouvrir son établissement le 1er février 2021. Est-il allé sur place pour le soutenir, mais aussi l’inciter à ne pas rouvrir ? "Cela fait quelques jours qu’on discute, sur son appel à rouvrir, explique Stéphane Manigold. On peut comprendre cette détresse, on en a tous les jours, au téléphone, sur notre compte Facebook. C’est une vraie détresse. On a voulu venir le soutenir, et lui rappeler qu’il ne faut pas qu’il s’immole seul, car la situation va être catastrophique. Il y aura un 2 février après le 1er. Les sanctions vont être terribles."
"Il faut quand même savoir que, quand vous êtes en infraction, il n’y a plus de fonds de solidarité, de chômage, d’aides, d’indemnités. Vous êtes sans parachute, insiste le fondateur et porte-parole du collectif Restons ouverts. Je suis venu soutenir Stéphane. On est solidaires. Ici, il y a 70 habitants et pour venir, les gens font trois quarts d’heure de route. J’ai la chance d’être à Paris, je peux faire du click & collect. On peut garder un espèce de lien, même si c’est compliqué."
"Laissez-moi travailler !"
"Il y a une rupture des territoires terrible, souligne Stéphane Manigold. En France, il y a 220.000 restaurants, et autant de cas particuliers que de restaurants. Bercy est à nos côtés et dialoguent. Demain, on espère que Bruno Le Maire fera des ajustements sur la situation des saisonniers, qui est catastrophique. C’est toute la France qui souffre, pas que la restauration. On aime les gens, la vie, on aime nos clients, nos salariés. Ils nous manquent !"
Finalement, que va faire Stéphane Taurillon ? "On a essayé de me dissuader de me mettre en infraction avec la loi. Ils savent que je vais aller jusqu’au bout de mon idée. Les gens ont vraiment besoin de retourner au restaurant. Cela fait partie d’un exutoire qui permet de faire baisser la pression, et d’aider à combattre le virus. À force de stopper toutes les libertés, on ne sait plus quoi faire. Les gens sont en train d’exploser. Je suis dans un endroit merveilleux de 500 m2 et je ne peux pas faire 40 couverts ? Laissez-moi travailler ! Pourquoi je ne peux pas, alors que d’autres sont ouverts ? Je suis à 10 km de tout, impossible de faire du click & collect. Mon travail n’est pas de mettre de la nourriture en boîte, mais de recevoir les gens."
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