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Suppression de l’Aide Médicale d’État (AME) : la colère des médecins

Par Jean Baptiste Giraud

Alors que le projet de loi Immigration entre en discussion, il est proposé de mettre fin à l'Aide médicale d'État. Les médecins s'y opposent.

L’accès aux soins des personnes en situation irrégulière coûte environ 1,2 milliard d’euros par an. Certains médecins sont favorables au maintien de cette aide.

"Médecins, nous soignons tout le monde"

"Évidemment, j’y suis favorable, comme la majorité de mes confrères, estime Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l’UFML (Union française pour une médecine libre). Nous avons signé une tribune dans Le Monde pour le maintien de cette aide médicale. D’abord, nous sommes la France, et ce sont nos valeurs d’accueillir et de prendre soin.

"Ensuite, nous sommes médecins. Nous soignons tout le monde, ami comme ennemi. Nous n’avons pas à prendre en considération les origines, la politique ou autre. On les soigne. 1,2 milliard d’euros, c’est 0,5% du budget de l’assurance maladie. La fraude, c’est 1% de cela."

 

 

 

Des pathologies infectieuses

Serait-il favorable à la transformation de cette aide en « Aide médicale d’urgence » limitée dans le temps ? "Une loi Immigration est en train d’être discutée. Revoir les conditions d’accès à notre pays dépend des politiques. Mais on ne doit pas toucher à l’Aide médicale d’État. On parle de grande précarité, de population ayant des pathologies évoluées à prendre en soin. Sinon ils arriveront à l’hôpital dans un état encore plus dégradé, et les conséquences économiques seront plus importantes. Certains souffrent de pathologies infectieuses, avec des risques de contamination de la population autour d’eux. Il faut les prendre en soin."

Pour autant, certains parlent d’un appel d’air... "Les gens ne traversent pas la Méditerranée pour se faire soigner. Ceux qui le font, cela représente 1 million d’euros", estime Jérôme Marty, médecin généraliste et président de l’UFML. Pourtant, on parle d’un système de santé au bord de l’effondrement. "Cela n’a rien à voir avec cela. Ce pays ne veut pas payer ses soignants, ce système est au sol parce que l’on ne veut pas revoir les modes de financement de l’Assurance maladie."

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