Grand employeur dans l'Aveyron, Bosch a le projet de supprimer 750 emplois. Dans le même département, il y a un autre sous-traitant automobile, SAM Industrie, Société Aveyonaise de Métallurigie, basée dans l’ancien bassin minier de Decazeville et dépendante des commandes de Renault.
"On ne demande qu'à travailler"
Au sein de cette société, 214 emplois sur 357 devraient être supprimés dans le cadre d’un projet de reprise du site. Tous ses salariés étaient à Rodez le 11 mars 2021 alors que se tenait en Préfecture une table ronde pour tenter de sauver plus d’emplois chez SAM Industrie.
Les salariés veulent que le constructeur, aidé massivement par l’État pendant la crise, renvoie l’ascenseur. Karim, ouvrier chez SAM, a déclaré : "vous savez, ils ont eu 5 milliards d’euros. Ils font quoi de cet argent ? On est une entreprise importante. Au lieu de délocaliser, pourquoi ils ne nous laisseraient pas travailler ici ?".
Un groupe espagnol s’est porté acquéreur de l’usine de Decazeville, actuellement en redressement judiciaire. Au passage, 214 emplois sur 357 ont été supprimés. Magali est chez SAM Industrie depuis six ans : "on a tous des familles, on vit dans un bassin où on a déjà tous beaucoup souffert. On veut garder notre emploi. On ne demande pas grand-chose, on demande juste à avoir du chiffre d’affaires et de travailler".
Colère et inquiétude aussi chez Véronique. Elle travaille dans l’usine depuis 34 ans : "je suis rentrée là quand j’étais jeune adulte et je ne sais faire que ça. Si on supprime tous ces emplois, on va faire quoi ?"
"Quand on a un emploi de perdu dans l’industrie, c’est trois emplois de perdus à l’extérieur"
Cette suppression massive d’emplois est un désastre économique pour cet ancien bassin minier du nord Aveyron. Pour Rolland Jofre, maire de Livinhac-le-Haut : "quand on a un emploi de perdu dans l’industrie, c’est trois emplois de perdus à l’extérieur. Si vous voulez, tout est lié, ça va faire un effet boule de neige. C’est incalculable actuellement, surtout vu le contexte dans lequel on est".
Pour Jean-Pierre Ladrèche, maire de Firmi, tout proche du site de SAM : "c’est une catastrophe de plus. Notre bassin a payé un lourd tribut à la mondialisation de l’industrie. Alors qu’il s’agirait de peu de chose aujourd’hui pour maintenir cette entreprise, la SAM, pour peu que le donneur d’ordre principal, Renault, accepte de donner davantage de chiffre d’affaires plutôt que d’externaliser dans des pays à bas coût. Cela permettrait de maintenir 400 familles sur le territoire. C’est grave, ce qu'il se passe. Si on ajoute à cela ce qu'il se passe pour Bosch, on peut dire que le département prend des coups de couteau".
Le 11 mars 2021, les discussions n’ont rien donné en préfecture. La ministre de l’Industrie est attendue la semaine du 15 mars 2021 à Rodez.
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