Les buralistes sont en colère à cause, entre autres, du marché noir de cigarettes et du tabac qui explose. Mais ce n’est pas tout : les réglementations changent. Dernière en date, celle sur les sachets de nicotine qui pourraient être interdits en France. "Nous sommes en colère. Nous sommes des entrepreneurs, des investisseurs, des gens responsables", affirme Philippe Coy, président de la Confédération des Buralistes. "On se bat depuis des années pour faire vivre nos commerces, vivre les villages, vivre les quartiers. Et aujourd’hui, nous sommes un peu les bras ballants" face aux décisions du gouvernement.
"La nicotine est addictive, elle n’est pas nocive"
Les sachets de nicotine, notamment, "sont pour nous une offre alternative à nos consommateurs", explique Philippe Coy qui rappelle également que les puffs ont aussi été interdites. Mais, "nous étions favorables à l’arrêt de la puff", rappelle-t-il, car "il avait plutôt tendance à draguer un public trop jeune". Pour conserver leur rôle de service public ou encore de lien social, "encore faut-il croire à l’avenir" et "à la parole de l’État".
Si Philippe Coy concède que la nicotine est addictive, il affirme que "le chocolat est addictif" et déclare ne pas être "sûr" que ce dernier soit plus dangereux que la nicotine. "La nicotine est addictive, elle n’est pas nocive. C’est prouvé par des documentations médicales." Malgré ça, le gouvernement a décidé de consulter l’Union européenne "pour simplement interdire ce produit", donc les sachets de nicotine. Face à ces décisions arbitraires prises sans concertation avec les acteurs, Philippe Coy demande : "comment le réseau des buralistes peut investir, peut recruter, peut développer… quand la parole de l’État est bafouée en permanence ?"
Tabac : "Le prix le plus élevé de l’Union européenne, c’est la France"
Le président de la Confédération des Buralistes rappelle également que sa profession doit faire face à une concurrence de plus en plus forte entre pays européens. Alors que la France a fait exploser le prix du paquet de cigarettes, l’Allemagne, le Luxembourg, l’Italie, Andorre ou encore l’Espagne affichent des prix bien plus bas, parfois près de 50% moins chers. La baisse de volume des ventes de cigarettes en France, "c’est pas les gens qui ont arrêté de fumer. C’est le trafic qui s’est installé, c’est les achats transfrontaliers". Alors que la hausse des prix a pour objectif de dissuader de fumer, "ils ont dissuadé d’acheter en France", déclare Philippe Coy. "Le marché parallèle c’est une réalité."
Très critique envers la politique du prix du tabac pour réduire le nombre de fumeurs et donc améliorer la santé publique, Philippe Coy affirme qu’il n’y a "que la France" qui applique cette méthode, qui es tune préconisation de l'OMS. "Le prix le plus élevé de l’Union européenne, c’est la France." Résultat des courses : les buralistes sont en crise et ont du mal à voir un avenir. "Il y a des nuages à l’horizon", confirme Philippe Coy. "Aujourd’hui, on peut douter de l’avenir, parce qu’aucun signal ne nous encourage à aller de l’avant."
Pour relancer la vie dans les villages, Guillaume Kasbarian propose une loi pour le retour des troquets. "Il y a eu pas mal d’initiatives pour relancer le commerce de proximité", rappelle le président de la Confédération des Buralistes. "Elles sont toutes louables." Mais, "à un moment, je dis stop aux mots, oui à l’action".
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