Légiférer sur les perturbateurs endocriniens, instaurer un "49-3 citoyen", mettre en place une forme de revenu universel… Benoît Hamon a cherché tout au long de la campagne de la primaire de la gauche à se distinguer de ses concurrents en proposant des mesures novatrices. Parmi celles-ci, la possibilité pour l’État de taxer les robots, de plus en plus prégnants dans l’économie mondiale et française. Si cette proposition a fait lever quelques sourcils dans le monde politique, elle est semble-t-il partagée par un certain Bill Gates, fondateur de Microsoft et l’un des milliardaires les plus célèbres du monde.
Bill Gates veut taxer les robots, lui aussi
Dans une interview accordée au média américain Quartz, l’influent homme d’affaires a en effet défendu l’idée d’une taxe sur les robots à l’heure où le travail humain se raréfie et où les machines prennent de plus en plus de place dans les entreprises. "À l'heure actuelle, si un travailleur humain produit, disons, une richesse de 50 000 dollars dans une usine, ce revenu est taxé. Si une machine vient et fait la même chose, on pourrait penser que nous imposerions le robot à un niveau similaire", a-t-il déclaré. Selon le philanthrope, les gens veulent "profiter de la libération de la main-d’œuvre pour pouvoir faire un meilleur travail auprès des personnes âgées, avoir des classes d'élèves moins nombreuses, aider les enfants qui ont des besoins particuliers", des choses pour lesquelles "l'empathie et la compréhension humaine sont encore tout à fait irremplaçables".
Bill Gates thinks the robot that takes your job should have to pay taxes. pic.twitter.com/CBbpg0KHRZ
— Quartz (@qz) 17 février 2017
Une révolution fiscale à prévoir ?
Pour rappel, Benoît Hamon avait indiqué en octobre dernier sur BFMTV qu’une telle taxe pourrait servir à financer une autre de ses mesures : le revenu universel. "Pour financer le revenu universel d'existence, on pourrait imaginer demain un salaire fictif, virtuel, pour un robot et la manière dont on fait contribuer ce robot au financement de notre protection sociale", avait-il déclaré. Un tel projet obligerait en tout cas les pouvoirs publics à revoir le système de cotisations des entreprises, selon le candidat socialiste. "Demain, asseoir les cotisations patronales sur la valeur ajoutée et non plus sur le travail est une manière directe de faire payer les robots, les machines, les algorithmes, c'est-à-dire tout ce qui contribue à la création de richesses", avait-il expliqué en décembre dernier.