Thomas Cook, en faillite après 178 ans d'existence. La nouvelle est tombée dans la nuit de dimanche à lundi. Parmi les 600.000 clients actuellement en séjour, se trouvent environ 10.000 touristes français.
Rapatriement pris en charge pour les voyages à forfait, pas pour les "vols secs"
Certains vont très certainement devoir se rapatrier à leurs frais, indique Didier Arino, directeur général du cabinet Protourisme.
"Les 10.000 Français partis avec Thomas Cook ne bénéficient d'une couverture totale que lorsqu'ils ont pris un voyage à forfait (vol, hébergement, services). Eux, seront rapatriés à l'issue de leur séjour. En revanche, ceux qui ont pris uniquement un vol sec ne seront pas remboursés, car le fond de garantie ne fonctionne que pour les opérateurs - les agences de voyage - mais pas pour les vols secs"
- Didider Arino / Protourisme, joint par Clément Bargain
En plus des 10.000 clients actuellement en vacances, environ 100.000 Français avaient déjà réservé leur voyage. Des clients qui, pour certains, devront donc mettre la main au portefeuille, avec pour seule maigre consolation ce communiqué d'excuses de Peter Fankhauser, patron de Thomas Cook:
"C'est un profond regret pour le conseil d'administration et moi de ne pas avoir réussi. Je tiens à m'excuser auprès de nos millions de clients, nos milliers d'employés, fournisseurs et partenaires."
- Peter Fankhauser, communiqué
Le voyagiste comptait 22.000 employés au total, dont 9000 au Royaume-Uni.
Mutation du secteur et Brexit
L'entreprise britannique n'est pas parvenue à réunir les 200 millions de livres-sterling réclamées par ses créanciers. Cette chute du géant du tourisme est liée à un changement des pratiques touristiques, mais aussi au Brexit, analyse Didier Arino:
"On est passé d'un tourisme de masse à un tourisme de contenus, de visites des destinations, de plus grands échanges avec les territoires et leurs habitants. Mais cette mutation est douloureuse pour les grands acteurs traditionnels, on le voit avec les faillites successives des compagnies aériennes. Ce secteur est en plein tourment, et le Brexit ne fait qu'accélérer les choses avec une diminution du taux de départ des Britanniques qui a un impact direct. Les menaces de Brexit auront accéléré la chute de Thomas Cook."
- Didider Arino / Protourisme, joint par Clément Bargain