Au chômage depuis 2011, Maryline, 57 ans, ne compte plus les CV envoyés. "J'en ai peut-être envoyé une centaine. J'ai des entretiens, ça ne marche pas", se désole t-elle.
"On ne recrute que les moins de 45 ans"
Son âge est un rempart pour trouver un travail, et on le lui a déjà clairement fait savoir: "Une fois, j'ai eu un entretien téléphonique. Quand j'ai dit mon âge à la fin, on m'a répondu qu'on ne recrutait que les moins de 45 ans".
"Des patates et des pâtes"
Marylin survit actuellement avec l'allocation de solidarité spécifique, 510 euros par mois. "C'est pas évident. On a un loyer à payer. Je fais attention, je sors moins, on mange souvent des patates et des pâtes". Après huit ans passée au chômage, Marylin a enfin décroché une formation, mais elle se sent abandonné par les pouvoirs publics. "Certains disent que les chômeurs sont des fainéants. Mais on cherche, on envoie des lettres, on fait des formations. Le gouvernement ne fait rien pour les plus de 50 ans. Il n'y a rien, on se sent inutiles".
"Une catastrophe pour ceux qui n'ont pas de famille"
Le cas de Marylin est malheureusement loin d'être isolé. Pour Jérôme Laverny, directeur général des "Mission Emploi", il y a urgence à agir, "à une échéance de cinq, dix, ou quinze ans. Sinon, on aura deux catégories de personnes: ceux qui auront de la famille pouvant les soutenir, et ceux qui n'en auront pas. Et pour ces derniers, ça va être une catastrophe". En 2018, près de deux tiers des seniors au chômage étaient des chômeurs longue durée.