C’était l’une des promesses phares du candidat Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. Celui qui n’était pas encore président de la République annonçait ainsi son intention de supprimer la taxe d’habitation pour près de 80% des Français. Une mesure qui devrait connaître une première étape dès 2018 et qui suscite la colère de nombreux maires, à l’heure où les municipalités se financent en partie grâce à cette mesure. Président de l’Association des maires de France, François Baroin (Les Républicains) a rappelé son opposition à ce projet ce lundi.
"Le président prend un risque constitutionnel"
"Je reste fermement contre cette mesure car la taxe d’habitation, c’est d’abord un lien direct entre la collectivité et ses habitants. Un impôt local, ça finance des services publics locaux, des infrastructures locales, etc. Bref, cela permet de créer une politique de proximité. Et puis, l’État promet des dotations pour compenser cette perte de revenus, mais je rappelle que c’est une obligation constitutionnelle", explique-t-il dans les colonnes du Parisien.
"Le président prend un risque constitutionnel en voulant supprimer cet impôt. Car à mes yeux, cela remet en cause la libre administration des communes et intercommunalités qui ne dépendaient quasiment plus que du système de dotation de l’État", ajoute le maire de Troyes (Aube), qui ne se fait pas d’illusion sur la promesse d’Emmanuel Macron de compenser cette perte financière. "Personne ne croit à la compensation. La sincérité est certainement là, mais la capacité à le faire, je n’y crois pas", affirme-t-il.
"Trop, c’est trop !"
Alors que le contexte financier est compliqué pour de nombreuses collectivités territoriales en France, François Baroin estime que ces dernières ont d’ores et déjà fait leur part de travail dans le serrage de ceinture général. "Sur les trois dernières années, les collectivités locales ont réalisé 34% d’économie à l’échelle de toutes les dépenses nationales, alors que 80% de la dette est de la responsabilité de l’État. Là, je dis que trop, c’est trop !", tonne-t-il.