La France prépare le label Ecobalise, un écoscore affichant l’impact environnemental des vêtements en 2025. Est-ce vraiment une bonne idée ?
Ecoscore : la France joue cavalier seul
Comment un tel système peut-il être mis en place ? "Le gouvernement nous avait présenté ce projet de méthode. Cet écoscore doit permettre aux consommateurs de comprendre l’impact d’un vêtement, explique Christophe Girardier, expert environnemental, président de Glimpact. Cette société travaille avec de grands industriels français du textile comme Lacoste, Décathlon, ou encore Dim. Cela doit surtout permettre d’avoir des éléments pour réduire l’impact.
Seul hic: "La France veut jouer cavalier seul en inventant une méthode qui ne correspond pas à ce que fait l’Europe depuis plus de dix ans. L’Union Européenne vient d’adopter le nouveau règlement sur l’éco conception en juillet dernier. Cela propose une méthode unique au niveau européen et scientifiquement fiable. La France ignore cette méthode."
Un écoscore affichera l’impact environnemental des vêtements en 2025 : "La France fait cavalier seul en inventant une méthode qui ne correspond pas à ce que l'Europe a mis en place depuis plus de 10 ans" explique @ChrGirardier #GrandMatin https://t.co/jZP2jTOXai pic.twitter.com/am9bvu8PWE
— Sud Radio (@SudRadio) April 3, 2024
Une méthode tout sauf scientifique
"On va créer un écoscore franco-français. Imaginez que vous puissiez avoir un vêtement avec un bon score en France mais différent en Allemagne ou en Espagne. Beaucoup d’industriels, notamment Français, ont déjà préparé l’application de ce cadre européen. Ils ont défini des critères d’écoconception conformément à cette méthode. La France remet tout en cause et invente sa propre méthode."
"Cela fait dix ans que l’on en parle, de cet écoscore, rappelle explique Christophe Girardier, expert environnemental, président de Glimpact. Il permet de comparer deux jeans, deux t-shirts, sur des indications fiables. Cela doit permettre aux acteurs de s’améliorer. Mais alors que la France a participé à ce cadre scientifique européen, elle est en train d'inventer une méthode, alors qu’elle va s’imposer à toute l’Europe. C’est une très mauvaise idée que la France décide de transgresser un cadre fruit de dix ans de travail avec toute la communauté scientifique, dont celle française."
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