Les interrogations ne manquent pas autour des factures d’énergie cet hiver. Nicolas Garcia, maire PCF d’Elne, commune des Pyrénées Orientales, estime qu’il faut renégocier les contrats d’énergie, sauf à voir les factures multipliées par quatre.
Factures d'énergie : des maires pour une action forte et visible
"Les contrats de gaz et d’électricité de la commune arrivent à terme. C’est bien le problème, explique-t-il. Au moment de la renégociation, le contrat de gaz qui était de 87.000 euros en 2022 va passer au minimum à 375.000 euros. C’est plus que multiplié par quatre. Au mieux, celui de l’électricité pourrait passer de 375.000 euros à 700.000 euros."
"En gros, cela me fait une augmentation de 700.000 euros pour le budget communal." Qu’est-ce qui va se passer ? "Je ne pourrai pas payer. C’est le préfet qui va diriger la commune l’an prochain ! Si je paie, je serai en déficit de fonctionnement, et nous n’en avons pas le droit. On a mis des milliards d'aides pendant le Covid. On pourrait au moins nous exonérer de TVA ! Le congrès départemental des maires a eu lieu la semaine prochaine. Moi et d’autres maires sommes pour une action forte et visible. Il y a 36.000 communes en France, il faut que le gouvernement réagisse. C’est inacceptable."
📢 Un maire menace de ne pas payer les factures d’#énergie de sa commune
🗣@GarciaNicolas66 : "Ma facture de gaz va passer de 87 000 à 375.000 euros et celle de l’électricité de 375.000 à 700.000 euros. Si je paye, je suis en déficit. L'État doit prendre ses responsabilités' pic.twitter.com/vMFh4ac82J
— Sud Radio (@SudRadio) October 7, 2022
"Qui se met l’argent dans la poche sur le dos des collectivités ?"
Qu’envisage Nicolas Garcia, maire PCF d’Elne ? "J’ai deux choix. Ou je ne paie pas et chacun prendra ses responsabilités, si on veut couper le chauffage de l’école. Ou alors je paie, je me trouve dans une situation de déficit, et c’est le préfet qui prendra la main. Que l’État prenne sa responsabilité. Ce n’est pas la population d’Elne qui est responsable de la libéralisation du marché de l’énergie, de la casse de GDF et EDF. Ce n’est pas transparent : qui se met l’argent dans la poche sur le dos des collectivités ? On devrait le savoir."
"Quelqu’un pourrait m’expliquer ce que le Covid et la guerre ont à voir avec la production d’électricité ?", demande le maire. On oblige EDF à vendre à perte son électricité à des gens qui spéculent avec un téléphone et un bureau. C’est un peu compliqué de me faire croire que c’est la guerre en Ukraine qui est la cause de cette situation. Nous, cela fait deux ans que l’on fait la chasse au gaspi, pour reprendre une expression très ancienne. On avait économisé 70.000 euros, et on en arrive à cette situation. Si je mettais ces 700.000 euros d’augmentation, je ne pourrais plus acheter un arbre ou réparer un trottoir, une école, boucher un trou dans la chaussée. C’est un choix impossible pour un maire."
Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.
Cliquez ici pour écouter "C'est à la une"