Le déficit public de la France est donc passé l'an dernier, pour la première fois depuis 11 ans, sous la barre des 3% à 2,6 %. Ce n'était plus arrivé depuis 2007. Mais on a aussi appris hier que la France avait franchi un autre cap, dans le mauvais sens cette fois : celui de la pression fiscale.
Et c'est une très mauvaise nouvelle ! Désormais, 45,6 % de nos revenus partent dans la poche de l'État. Autrement dit, près de 6 mois de l'année, vous ne travaillez pas pour vous mais pour payer vos taxes et vos impôts. C'est énorme mais, en plus, cela va totalement à contre-courant des promesses électorales d'Emmanuel Macron qui avait assuré que sous son mandat la pression fiscale baisserait. Vous vous souvenez peut-être d'ailleurs la polémique en fin d'année dernière quand l'INSEE avait affirmé que la pression fiscale augmenterait sur les Français en 2018, le gouvernement était monté au créneau pour tenter d'expliquer que c’était faux. Maintenant, on sait que c'était vrai et les dégâts ont débuté l'an dernier.
Le gouvernement aurait-il menti, en augmentant les impôts ? Alors techniquement non, il est vrai que les impôts en tant que tels n'ont pas augmenté, sauf l'impôt sur les grandes sociétés, qui leur a pompé près de 5 milliards d’euros sans crier gare. Si la pression fiscale augmente, c'est d’abord principalement parce que l'économie va mieux. Avec le redémarrage de la croissance (+ 2%), la consommation aussi a progressé et qui dit consommation dit TVA.Résultat : l'an dernier, en consommant plus, les Français se sont acquittés de 7,6 milliards d'euros de TVA en plus comparé à 2016. Et comme l'emploi va un peu mieux, là encore les nouveaux salariés ont donné de nouveaux contribuables imposés. Résultat : l'impôt sur le revenu a rapporté 1 milliard de plus que prévu a l'État.
Le souci c’est que les mesures fiscales annoncées pour 2018 risquent encore d'aggraver ce taux de 45,6 % d'impôts et taxes prélevés sur la richesse du pays.Les prix des carburants ont ainsi explosé à cause des taxes mais aussi à cause de la hausse des prix du pétrole brut. Cela va donc créer des impôts supplémentaires dans les caisses de l'État. Et puis, il y a aussi la hausse de CSG de 1,7 % qui n'est pas compensée pour tout le monde, loin s'en faut. L'an prochain, la France - qui est le deuxième pays ou l'on paye le plus d'impôts au monde - pourrait bien prendre la première place au Danemark. Et ce ne serait pas le plus beau des records pour Emmanuel Macron...
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