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80km/h : faut-il des limitations de vitesse à la carte ?

Faut-il des limitations de vitesse à la carte ? Hier Edouard Philippe n’a pas remis en question le 80 km. Mais il a ouvert une porte de sortie vers la négociation

Le Premier ministre a eu cette phrase : "chaque département sera informé des chiffres sur son territoire et puis chacun prendra ses responsabilités". Ça veut bien dire ce que ça veut dire : oui à une future application du 80 km heure à la carte avec une décision qui revient au maire ou au président du conseil départemental. Ce n’est pas officiel. Mais Edouard Philippe prépare les esprits alors qu’il est lui-même contre une marche arrière. L’application du 80 km heure sur les routes secondaires a permis d’épargner 116 vies depuis le 1er juillet dernier. Un chiffre de la sécurité routière mis en avant hier par Edouard Philippe.

Qu’est ce que ça changerait si la limitation de vitesse était décidée en fonction de la spécificité de la route et du territoire ? Deux choses : premièrement les élus locaux seront comptables de chaque mort ou de chaque blessé sur les tronçons repassés à 90 km heure. Sont-ils prêts à l’assumer ? Deuxièmement : le maire ne va-t-il pas cédé à des pressions électoralistes quand il faudra changer quelques panneaux ? Une décision étatique appliquée depuis Paris : le gouvernement assume qu’elle soit impopulaire. Mais une décision prise au niveau local, l’élu prend t’il le risque d’être la foudre de ses administrés ? L’application du 80 km heure à la carte nécessite de ne céder à aucune démagogie.

Mais bien avant l’application unilatérale du 80 km heure, les élus avaient fait savoir qu’il fallait prendre en compte la spécificité de leur territoire. Ça a un sens…Mais il y a des aberrations. Comme la D 974 entre Beaune et Dijon. 36 kilomètres. 42 changements de vitesse ! L’application technocratique du 80 km heure a généré trois problèmes : la fronde des élus, la crise sociale des gilets jaunes et un vandalisme sans précédent des radars. 2000 hors de service à ce jour. 60% du parc. En temps normal pour sauver des vies il est légitime que la politique de sécurité routière vienne de l’état. Mais en ce moment la décentralisation a du bon. On jugera les maires et les présidents de conseil départementaux aux résultats.

 

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