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9 milliards d’euros à trouver pour redresser la barre du budget 2017

L'audit de la Cour des comptes sur les finances de l'État est attendu ce jeudi. Il devrait entériner un trou dans les caisses de 9 milliards d'euros.

Le gouvernement n’aura pas 36 solutions pour combler le trou dans les caisses de l'État, afin de rester dans les clous de Bruxelles en matière de déficit public.

Bruno Le Maire, qui parlait de donner des coups de rabots sur tous les ministères lundi soir sur TF1, est en train d’aiguiser la lame, et d’en régler la hauteur de coupe. 9 milliards, ce n’est pas rien. C’est, par exemple, quasiment l’équivalent du budget de la Culture en France, audiovisuel public compris. C'est encore un petit tiers du budget de la Défense.

D’autant plus que le problème du dérapage du budget de l’État porte sur 2017, l’année en cours, mais aussi sur 2018.. L’audit de la Cour des comptes devrait révéler cet après-midi que les prévisions budgétaires pour 2018 aussi ont été faussées et que nombre de décisions prises avant le départ de François Hollande et de son gouvernement auront des conséquences redoutables sur les finances publiques l’an prochain : c’est par exemple le cas pour les traitements des fonctionnaires avec l’augmentation du point d’indice consentie l’an dernier et en début d’année par l’ancienne équipe : elle coûtera 5 milliards d’euros en plus au budget de l’État l’an prochain.

Dès lors, que peut faire le gouvernement ? Déjà, enjoindre tous les ministères de fermer les robinets. Toutes les dépenses nouvelles engagées depuis le début de l’année, et budgétisées, devraient être gelées, afin de récupérer la trésorerie, l’argent qui leur était dédié. Ou plutôt, afin de ne pas avoir à sortir cet argent, qui manque justement. L’exemple parfait, c’est ce qui a déjà été imposé au budget de la Défense : sur les quelque 33 milliards de budget pour l’année en cours, l’executif a annoncé que 2,6 milliards d’euros de dépenses seraient reportées. Résultat, on appelle les fournisseurs et on leur dit que tel véhicule blindé, telle munition, telle pièce de rechange que l’on avait commandé, que la commande est reportée à plus tard, et le paiement, évidemment aussi.

La deuxième phase risque d'être plus douloureuse encore, car elle va consister à renoncer à certaines promesses : dans les couloirs de Bercy, on parle déjà d'un report de la réforme de l’ISF, qui ferait perdre deux milliards d’euros au budget de l’État en 2018 si elle est menée à bien comme prévu. Même chose pour la suppression de la taxe d'habitation, en trois ans, pour huit contribuables sur dix, dont le coût est évalué à 10 milliards d'euros.

Et puis il y a le CICE qui devait être transformé en une baisse de charges immédiate : le problème, c’est que l’année ou il faudrait glisser du CICE à une baisse de charges, cela coûterait cher au budget de l’État, qui verserait le CICE de l’année précédente, tout en s’asseyant sur une partie des cotisations de l’année en cours.

Un seul et dernier chiffre pour comprendre le problème auquel est confronté le gouvernement : pendant sa campagne, les promesses d’Emannuel Macron ont été évaluées à 20 milliards.

Et vu qu'il manque 9 milliards, c'est près de 30 milliards d'euros qu'il faudra trouver pour pouvoir honorer ces promesses. Résultat, il se dit que le gouvernement pourrait même décider d'annoncer la vente de bijoux de famille.

Écoutez le journal de l'éco, la chronique de Jean-Baptiste Giraud dans le Grand Matin Sud Radio

 

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