Pour la ligne Montpellier-Perpignan, il s’agit de 150 km de ligne qui font comme un trou sur la carte, puisque le TGV roule à grande vitesse jusqu’à Montpellier, puis à la vitesse d’un train classique (soit, au mieux, 200 km/h) jusqu’à Perpignan, puis repasse à grande vitesse quand il continue en Espagne puisque de l’autre coté de la frontière, les Espagnols, eux, ont construit une ligne spéciale.
Conséquence : la région lance aujourd’hui l’opération "LGV Oui" pour faire pression sur le gouvernement qui a donné des signaux assez clairs de désengagement ces derniers mois en matière d’aménagement du territoire par le rail. Elisabeth Borne, la ministre des Transports, a en effet dit à plusieurs reprises qu’il n’était plus question de recouvrir le pays de lignes à grande vitesse, dont la rentabilité n’était pas assurée et dont le financement, surtout, était très compliqué.
La ligne Montpellier-Perpignan coûte 5 milliards d’euros, enfin en théorie puisque, comme toujours dans ce genre de projets, cela peut déraper une fois le chantier lancé. Comment les trouver ? La région Occitanie a des idées : par exemple instaurer une écotaxe ciblant les poids lourds passant par l’A9. Ils sont plus de 10 000 à rouler tous les jours sur cet axe en provenance de l’Espagne, pour l’essentiel à destination de la vallée du Rhône.
Derrière cette mobilisation aujourd’hui pour la ligne Montpellier-Perpignan, il y a aussi bien sûr le dossier de l’autre ligne en sursis dans la région, celle entre Bordeaux et Toulouse. Carole Delga, la présidente de la région, devrait rappeler ce mercredi matin que l’ancienne région Midi-Pyrénées a mis des dizaines de millions d’euros sur la table pour financer la LGV Paris-Bordeaux parce qu’on lui avait fait la promesse qu’elle serait prolongée jusqu’à Toulouse... Pas question pour elle de lâcher l’affaire, il y a trop d’emplois et de créations de richesse en jeu.