Quatre candidats pour la présidence du parti LR, pourquoi faire ? In extremis, les Républicains ont trouvé trois candidats de plus pour animer la campagne de Laurent Wauquiez dont on a cru un moment qu'il allait devoir faire campagne tout seul. Ce dernier sera probablement élu tant les militants désemparés cherchent un chef ou quelqu'un qui pourrait en avoir l'air. Mais la question intéressante pour l'équilibre de notre démocratie n'est pas de savoir qui sera le chef des Républicains mais plutôt de savoir à quoi sert ce parti ?
Ce futur président sera-t-il le candidat légitime de la droite lors de la prochaine présidentielle ? Rien n'est moins sûr, demandez à Nicolas Sarkozy qui avait pris la tête du parti en 2014, avant de perdre la primaire de la droite et du centre en 2016. De ce côté-ci de l'échiquier, existe-t-il encore un espace entre Emmanuel Macron et l'extrême droite ? Depuis la création de l'UMP, le socle sociologique de ce que l'on appelle la droite républicaine s'est considérablement réduit au profit de l'abstention, du FN et d'En marche. Avant, il y a avait un mouvement gaulliste ou néo-gaulliste qui passait des alliances de gouvernement avec l'UDF. D'ailleurs Malraux disait que "Le Gaullisme, c'est le métro" pour illustrer le fait qu'il trouvait des soutiens dans toutes les catégories sociales, on en est bien loin. Le problème aujourd'hui du parti LR, c'est qu'on ne peut pas refonder une famille politique en envoyant des QCM aux militants pour qu'ils cochent des cases. C'est pourtant ce qui vient d'être fait. Un message récent sur internet, signé Bernard Accoyer, en résume ainsi le résultat : il constate une homogénéité idéologique autour de l'idée que les Républicains sont "un parti régalien et libéral". Il aurait pu rajouter humaniste, européen ect... Avec le sens qu'ont ces mots aujourd'hui, être régalien et libéral signifie être partisan d'un État minimum replié sur des fonctions régaliennes, cela ressemble au macronisme, peut-être un peu trop...
Ce n'est pas sans raison qu'un récent sondage montrait que seuls 8% des Français considèrent les Républicains comme incarnant l'opposition à Macron et que, par ailleurs, beaucoup d'enquêtes montrent que la moitié de ce qu'il reste de sympathisants républicains a une bonne opinion du président Macron...
>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast