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Affaire Darmanin : Les Républicains pas tous sur la même longueur d’onde

Le cas du ministre du Budget divise son ancien parti, entre appels à la démission et prise de recul.

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Qui l’eût cru ? Le cas Darmanin, ancien LR expulsé et aujourd’hui accusé de viol, crée le premier couac au sein de ce parti nouvellement passé sous la coupe de Laurent Wauquiez. Hier, la porte-parole Laurence Sailliet a déclaré que le ministre du Budget devait démissionner. Mais le député Guillaume Larrivé a pris ses distances avec cette position. Membre du bureau politique, l’élu de l’Yonne n’appelle pas Gérald Darmanin à la démission. "Il faut distinguer ce qui relève du débat public de ce qui relève des procédures judiciaires. Je constate que Darmanin a lui-même déposé une plainte pour dénonciation calomnieuse, il n’y a pas de tribunal médiatique et je ne suis pas procureur", a-t-il déclaré au Figaro. Cela dit, les porte-paroles du parti n’ont pas pu intervenir sans l’aval du président Wauquiez qui suit tous les dossiers de près. Ciblé, le ministre du Budget de Macron, expulsé des rangs de la droite. Pas la peine d’avoir un shadow cabinet pour deviner le projet : la guerre est déclarée contre Darmanin qui a toujours eu des mots extrêmement durs à l’égard de Wauquiez.

Plusieurs inexactitudes sont relayées dans cette affaire. La première d’entre elles concerne l’appel à la démission de Darmanin en référence à ce qui est arrivé aux ministres du MoDem et à Richard Ferrand. En effet, pourquoi Darmanin ne ferait-il pas la même chose ? Sauf qu’ils n’ont pas démissionné et été poussés vers la sortie, ils n’ont simplement pas été renouvelés après un remaniement, ce qui est différent. En justice comme en politique, les mots comptent.

Dans ce débat qui agite la société française à l’ère du tout-numérique, on voit bien que s’érige un tribunal de comparution médiatique, voire immédiatique. Il faut être extrêmement prudent lorsque des accusations nominatives sont portées, quelles que soient leurs justifications. Les polémiques sur le droit à la drague, la nouvelle vague féministe qui va traquer les zones grises entre le consentement et la contrainte et l’onde de choc déclenchée par les mouvements #Balancetonporc et #MeToo sont tous simplement en train de modifier notre perception de la liberté d’expression et du rapport entre les femmes et les hommes. Selon certaines approches radicales, même le personnage de Cyrano en pleine sérénade pourrait être poursuivi pour harcèlement aujourd’hui.

Attention aux vertus éradicatrices qui pourraient tout simplement porter atteinte à l’efficacité du seul combat qui vaille : protéger les femmes victimes de violences sexuelles dont la réalité ne souffre aucune discussion ni contestation.

Réécoutez en podcast l’édito de Michaël Darmon dans le Grand Matin Sud Radio

 

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